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Pourquoi l'hebdomadaire "Marianne" met à l'honneur les uchronies

Thibaud Le Meneec . 2 min

Marianne publie, en partenariat avec Europe 1, un double numéro sur les uchronies, formes de réécriture de l'Histoire de manière fictionnelle. Sur le plateau de Culture Médias, jeudi sur Europe 1, Périco Légasse, l'un des rédacteurs en chef de l'hebdomadaire, défend un format innovant qui sert à la fois à ouvrir des perspectives et à défendre les idées du journal.

Pour son dernier numéro de l'année, Marianne a fait le choix de la fiction historique : "Et si Jean-Luc Mélenchon s'était qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017 ?", "Et si l'Algérie était restée française en 1962 ?" L'hebdomadaire publie au total une cinquantaine d'uchronies, genre littéraire alternatif, écrites par des historiens, des écrivains et des journalistes. L'un des rédacteurs en chef de l'hebdomadaire, Périco Légasse, était l'invité de Philippe Vandel, jeudi, sur Europe 1, partenaire de ce numéro double au triple intérêt.

 

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Pour "ouvrir des perspectives"

Périco Légasse défend un numéro qui s'interroge sur des scénarios alternatifs à ceux de la réalité historique, de François Mitterrand aux "gilets jaunes". Et pour lui, rien ne convient mieux que ce monde profondément agité par la crise sanitaire du coronavirus. "On voit bien qu'on est dans un monde où tout est possible et tout est permis. Finalement, c'est peut-être une mesure du raisonnable que de dire 'Voilà ce qui aurait pu se passer si telle circonstance s'était produite de telle façon, si la conjoncture avait été différente'." Pour lui, cela permet donc d'"ouvrir les perspectives" d'une réalité qui n'est pas advenue : "Finalement, toutes les portes sont ouvertes aux hypothèses les plus incroyables et c'est ce que l'on a voulu démontrer." 

Pour lutter contre les théories fumeuses

Une uchronie, "c'est le meilleur instrument anti-complot", appuie Périco Légasse, d'après qui le complot revient à "extrapoler une théorie à partir d'un élément isolé". Avec ce numéro, Marianne espère donc "désarçonner le complot" : "Il y a deux façons de lire à l'actualité. Soit on s'en tient aux faits avec du rationalisme cartésien, français, soit on laisse libre cours à son imagination et là, on part dans la thèse du complot. C'est une parfaite action de rationalité que de dire que l'uchronie peut vous expliquer que les choses peuvent être différentes." 

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Pour défendre ses idées

La ligne éditoriale de Marianne, hebdomadaire défendant notamment une vision exigeante de la laïcité, transparaît dans ce numéro, de l'aveu-même de Périco Légasse : "On s'est fait plaisir à imaginer des scénarios qui correspondaient à nos ambitions, à nos croyances, à nos convictions, et on les imagine évidemment de façon positive", explique-t-il.

"Quelqu'un d'autre aurait pu écrire cette même solution dans une version beaucoup plus triste. C'est vrai qu'on a eu plaisir à imaginer Philippe Séguin Premier ministre", développe-t-il. On retrouve donc des histoires qui portent "une autre définition de l'Europe, de la République, de la laïcité" ou le Québec indépendant. "On peut aussi se faire plaisir en espérant des jours meilleurs, avec les uchronies."

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