Leur inquiétude est de plus en plus grande. Les 650 employés du groupe "La Provence" (qui compte notamment les journaux La Provence et Corse Matin) craignent pour leur avenir. Deux mois après le dépôt de deux offres de rachat, les salariés ne savent toujours pas qui sera leur futur propriétaire. Pour le moment, les salariés n'ont accès ni aux offres, ni au calendrier des procédures. Mercredi lors d'une conférence de presse, les représentants des salariés ont donc expressément demandé des informations pour pouvoir participer à cette cession qui, selon eux, ne peut se faire sans leur adhésion.
Si le tribunal de commerce de Marseille met du temps, c'est parce la procédure judiciaire est complexe. Le 30 novembre dernier, Rodolphe Saadé, le directeur général du géant du transport maritime CMA-CGM, et Xavier Niel, qui détient déjà 11% des parts du quotidien, ont déposé des offres pour reprendre le quotidien marseillais, à travers le rachat des 89% des parts de Bernard Tapie placées en liquidation judiciaire.
Une audience d'appel le 28 mars
Mais suite à ces offres, le tribunal de commerce de Marseille a suspendu le droit d'agrément négocié par Xavier Niel et Bernard Tapie. Ce droit imposait que toute cession de capital soit validée à l'unanimité par le conseil d’administration de La Provence. La justice a considéré que ce droit donnait un trop grand avantage à Xavier Niel.
C'est cette démarche judiciaire qui retarde la vente, puisqu'une audience d'appel se tiendra le 28 mars à Aix-en-Provence et pourrait encore ouvrir la porte à d'autres recours. À ce jour, aucune de date n'a donc été annoncée pour la reprise de La Provence qui a été valorisée à 40 millions d'euros.