Les forces de l'ordre inquiètent de la violence grandissante entre les gangs
Les enlèvements et séquestrations entre trafiquants de bandes rivales sont devenus monnaie courante ces derniers temps, au point d’inquiéter les autorités. Face à des trafiquants prêts à tout, la réponse pénale peine à endiguer le phénomène.
Marseille, quartier de La Busserine. Quatre hommes, lourdement armés, débarquent en trombe à bord d’une voiture de sport allemande, au milieu de la cité. Pendant que deux d’entre eux tirent à plusieurs reprises pour éloigner les personnes présentes, dont certains trafiquants, les deux autres font monter de force leur cible dans le coffre du véhicule, puis prennent la fuite.
Des rivaux géolocalisés sur les réseaux sociaux
Ce genre d'enlèvements et séquestrations sont très souvent opérés par des jeunes mineurs, certains recrutés par les gérants de point de deal. Les cibles, des rivaux issus d’autres quartiers, sont généralement repérées grâce aux réseaux sociaux.
"Avec Snapchat vous pouvez localiser la cible, avec d’autres personnes. A ce moment-là vous pouvez rameuter vos troupes via Telegram ou un autre réseau social et puis vous rendre sur les lieux", explique au micro d’Europe 1 Reda Belhaj, porte-parole du syndicat de police Unité. Des battes de baseball, des armes de poing et parfois même des fusils d’assaut, les auteurs de ces enlèvements sont très souvent surarmés.
Les proches des trafiquants également ciblés
Jusqu’alors marginales et justifiant une forte somme d’argent en guise de rançon, ces pratiques sont désormais monnaie courante dans certains quartiers. Les trafiquants, sans limites pour certains, s’adonnent à ces méthodes pour quelques centaines d’euros.
Alexandre Touzet, maire de Saint Yon et vice-président du Conseil départemental de l’Essonne, "constate des phénomènes internes comme les vols, les disparitions d’argent ou encore les dettes de drogues", mais souligne l’apparition "de phénomènes nouveaux comme s’en prendre aux familles. On a notamment eu le cas d’une femme de 77 ans qui a été enlevée ce mois-ci".
Un enlèvement à Trévoux, près de Lyon dans l’Ain, signe que ce phénomène est désormais généralisé sur l’ensemble du territoire. Et face à ce phénomène, la réponse des autorités semble limitée. Très peu de plaintes sont déposées par les victimes, généralement impliquées dans les réseaux de drogues, elles aussi.