Tourcoing : sursis pour une lycéenne qui a frappé une enseignante
Une lycéenne poursuivie pour avoir menacé et frappé en octobre une enseignante qui lui demandait de retirer son voile dans un lycée de Tourcoing a été condamnée à quatre mois d'emprisonnement avec sursis mercredi devant le tribunal correctionnel de Lille.
Une lycéenne poursuivie pour avoir menacé et frappé en octobre une enseignante qui lui demandait de retirer son voile dans un lycée de Tourcoing a été condamnée à quatre mois d'emprisonnement avec sursis mercredi devant le tribunal correctionnel de Lille. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui réclamait 140 heures de travaux d'intérêt généraux, quatre mois d'emprisonnement en cas de non exécution, et une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant cinq ans.
Le tribunal a-t-il voulu faire passer un message de fermeté en direction de ceux qui s'en prennent au corps enseignant ? C'est ce que veut croire l'avocat de la professeure qui a toutefois exprimé sa détresse devant le tribunal.
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Menaces de mort et accusations d'islamophobie
La gorge nouée par l'émotion et des sanglots dans la voix, l'enseignante raconte au tribunal le traumatisme qu'elle a vécu à la suite de cette agression. Elle dit être sous traitement pour pouvoir continuer à travailler et doit endurer des menaces de mort, des accusations d'islamophobie pour avoir simplement défendu la laïcité.
Mais cette professeure exprime aussi sa colère quand elle entend à la barre la lycéenne assurer que c'est elle qui aurait donné la première gifle alors que les images de la vidéosurveillance démontrent clairement le contraire. Cette peine de prison avec sursis contre l'agresseuse est un message de soutien au monde enseignant, veut croire son avocat, Eric Cattelin-Denu, même s'il reconnaît qu'il y a quelque chose de cassé chez sa cliente.
"Elle a perdu un peu de sa foi dans sa mission d'enseignante"
"Quand vous êtes victime, il y a toujours un moment où vous posez des questions parce que vous avez peur de prendre des coups, vous avez peur de la réaction de l'autre. Donc il faut un certain temps et c'est pour ça qu'elle a un suivi psychologique. Elle a perdu un peu son sourire, elle a perdu un peu de sa foi dans sa mission d'enseignante. J'espère, parce qu'elle est quand même combative et qu'elle est dans son bon droit, que la décision lui permettra certainement de rebondir", a-t-il estimé.
L'élève a été exclue du lycée et devra, en complément de sa peine, suivre un stage de citoyenneté.