Emmanuel Macron rend hommage à Jean Moulin et à la Résistance, ce lundi 8 mai à Lyon, après la traditionnelle cérémonie de la Victoire à l'Arc de Triomphe. Des commémorations sous haute sécurité face aux nouvelles manifestations attendues contre le chef de l'Etat et la réforme des retraites.
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Comme à chaque célébration de la victoire sur l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945, le chef de l'Etat va remonter les Champs-Elysées à Paris, accompagné par la grande escorte de la Garde républicaine, à cheval et motorisée. Puis, il doit rejoindre à 11 heures l'Arc de Triomphe pour le dépôt de gerbe, le ravivage de la flamme et la minute de silence devant la tombe du Soldat inconnu, en présence de la Première ministre Elisabeth Borne.
Rassemblements interdits
Devant les risques de "casserolades", récurrents depuis l'adoption de la réforme des retraites, tout rassemblement a été interdit aux abords des Champs-Elysées. A Lyon, la situation pourrait être tendue avec des appels à manifester, qui pourraient rassembler plusieurs centaines de personnes selon une source policière, à proximité du Mémorial de la prison de Montluc, où Jean Moulin et d'autres figures de la Résistance furent détenus et où la cérémonie d'hommage aura lieu.
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La préfecture du Rhône a interdit tout rassemblement dans cette zone et la CGT a annoncé déposer un recours en référé contre cette interdiction. Emmanuel Macron est attendu vers 14h30 à l'ancienne prison pour un hommage à la "Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie", précise l'Elysée. Il sera accompagné du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, du ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye et de la secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles.
Ouverture d'un nouveau cycle mémoriel
La cérémonie de Lyon, à l'approche du 80e anniversaire de l'arrestation et de la mort de Jean Moulin, ouvre un nouveau cycle mémoriel qui se poursuivra le 6 juin 2024 avec la commémoration du Débarquement en Normandie et s'achèvera le 8 mai 2025 pour les 80 ans de la Victoire. Préfet de 1937 à 1940, premier président du Conseil national de la Résistance (CNR), Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, près de Lyon, par le chef local de la Gestapo, Klaus Barbie.
Affreusement torturé, il garda le silence et décéda, des suites des blessures infligées, le 8 juillet 1943 en gare de Metz dans le train qui le conduisait en Allemagne. Emmanuel Macron se rendra dans sa cellule et dans celle du "boucher de Lyon", Klaus Barbie, qui passa une nuit à Montluc après son arrestation en 1983. Il fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité quatre ans plus tard.
Jean Moulin, l'esprit de la France libre
Le chef de l'Etat va rappeler "le rôle politique essentiel" joué par Jean Moulin dans l'unification de la Résistance et l'émergence d'une France libre et "exalter à travers lui cet esprit de résistance qui est propre au peuple français", indique l'Elysée. "C'est ce qui a permis au général de Gaulle de devenir un acteur incontournable vis-à-vis des Anglo-Saxons" et à la France de rejoindre le camp des vainqueurs après les errements du régime collaborationniste de Vichy, souligne la présidence.
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"Tout cela n'aurait pas été possible si Jean Moulin n'avait pas assemblé autour de lui toutes les forces du renouveau", venant de tous les horizons politiques, fait-elle observer. Le chef de l'Etat, qui tente de tourner la page de la crise des retraites, en profitera-t-il pour lancer un nouvel appel à la "concorde" ? Cette perspective hérisse d'avance ses adversaires.
"Le meilleur hommage qui puisse être rendu (aux Résistants), c'est de défendre leur héritage, celui (..) de la Sécurité sociale et la retraite par répartition", commente la CGT du Rhône. Le président du Sénat, Gérard Larcher, juge pour sa part "inacceptables" les appels à manifester un tel jour. "Il y a un temps pour tout. (Le 8 mai), c'est le temps de la mémoire, du recueillement et du rassemblement dans notre pays", a-t-il estimé dimanche.