Emmenés par Matthieu Orphelin (ex-LREM), 86 députés de plusieurs groupes politiques plaident "pour une fiscalité carbone juste socialement", se disant convaincus que la France peut y parvenir, dans une tribune publiée mardi sur le site du Figaro.
La fiscalité carbone : "un outil efficace". "Pour nous, la fiscalité carbone n'est pas un dogme, pas plus qu'un marqueur politique", assurent les signataires, parmi lesquels figurent le rapporteur du Budget Joël Giraud (LREM), la présidente de la commission du Développement durable Barbara Pompili (LREM), mais aussi Erwan Balanant (MoDem), Jean-Christophe Lagarde (UDI-Agir), Guillaume Garot (PS) ou Bertrand Pancher (Libertés et Territoires). Cinq groupes politiques sont représentés.
La fiscalité carbone est, "parmi d'autres, un outil efficace pour faire évoluer les décisions d'investissement, favoriser les comportements vertueux, donner un avantage aux véhicules ou aux chaudières qui consomment peu ou pas d'énergies fossiles, et répondre à l'urgence climatique", ajoutent-ils.
"Ecouter les idées venues du terrain". Prenant l'exemple de la Colombie-Britannique au Canada, où la hausse de la fiscalité sur l'énergie depuis 2008 est bien perçue, les députés se demandent pourquoi dans notre pays, le sujet "a cristallisé des tensions accumulées depuis des décennies et nourri le sentiment d'injustice fiscale et d'abandon de la France rurale". Ils y voient le fait que les gouvernants de la province canadienne ont su rendre "juste" la taxe carbone : "100% des revenus générés par cette hausse sont rendus aux citoyens et aux entreprises, sous forme d'aides à la transition énergétique ou de baisses de taxes".
Les députés plaident pour "un nouveau contrat entre l'Etat, les citoyens, les collectivités locales, les associations environnementales et de consommateurs et les syndicats" autour d'une fiscalité "juste", et aussi pour écouter les "idées venues du terrain" dans le cadre du "grand débat".
"La mise en place d'une fiscalité carbone n'est pas un long fleuve tranquille", reconnaissent-ils, se refusant pour autant à "abandonner cet outil". L'augmentation de la taxe carbone - qui s'applique notamment sur les carburants - prévue au 1er janvier, a été annulée en décembre, en réponse au mouvement des "gilets jaunes". Le gouvernement n'exclut pas son retour à l'issue du grand débat.