Après celui de Toulouse, l'aéroport de Nice va-t-il être en partie racheté par des Chinois ? C'est ce que redoute le maire UMP de la ville, Christian Estrosi, alors qu'un article de la loi Macron prévoit une privatisation. Mais selon nos informations, l'édile a obtenu des garanties de l'exécutif. Et il désormais est sûr de lui : la privatisation n'aura pas lieu.
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Une ouverture du capital à des acteurs économiques locaux. Christian Estrosi a reçu des assurances de François Hollande en personne. Les deux hommes se sont vus en marge d'une réunion, jeudi dernier, et selon le maire de Nice, le chef de l'Etat s'est montré arrangeant sur le dossier. Il faut dire que le maire lui a livré une solution clé en main. Dans le scénario imaginé par Christian Estrosi, l'Etat vendrait ses 60% dans l'aéroport, mais à des acteurs implantés localement. Ce montage laisserait la main à une sorte de consortium constitué d'industriels locaux et d'entreprises étrangères ayant des intérêts en France. Il faudrait alors lever 800 millions d'euros, mais Christian Estrosi en fait une formalité.
Enterrer l'article lors de la discussion parlementaire. L'autre raison qui rend le maire de Nice si sûr de lui, c'est la bataille politique. Il a obtenu la garantie que le Sénat, dominé par la droite, va adopter un amendement pour faire disparaître l'article 49 du texte d'Emmanuel Macron, qui porte sur la privatisation de l'aéroport. Cet article devrait ensuite revenir à l'Assemblée nationale, ce qui permettra d'ouvrir à nouveau le débat, et Christian Estrosi espère un enterrement de première classe. Dans cette éventualité, le maire n'aurait même plus besoin de recourir à la solution de secours qu'il a présentée à Hollande.
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Le soutien de l'opinion publique niçoise. Le feuilleton ne devrait donc pas se terminer par une ouverture du capital de l'aéroport à des investisseurs chinois, comme à Toulouse. Il faudrait aller contre l'avis des Niçois et de la classe politique locale, unanimement opposée à ce projet. Christian Estrosi a d'ailleurs organisé une "consultation référendaire" - sans valeur juridique - dans sa ville, et 97% des votants ont voté contre la privatisation. Pour lui, le passage en force du gouvernement n'est plus une option.
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