A chaque jour, sa révélation. L’affaire Bettencourt, devenue le scandale Bettencourt-Woerth, a été le feuilleton de la semaine écoulée. A chaque nouvelle "une", un rebondissement. Au point de perdre le fil ? Retour sur ce qu’on a appris de nouveau au cours des derniers jours.
Un nouveau personnage : Claire Thibout. Elle a d’abord été "l’ancienne comptable", puis "Claire T.", avant que son identité complète ne soit dévoilée. Claire Thibout a fait son apparition dans la presse mardi avec un entretien explosif accordé au site Mediapart. Elle y raconte notamment que Liliane Bettencourt, par l’intermédiaire de son gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, aurait donné de fortes sommes d’argent en liquide à Eric Woerth pour financer la campagne présidentielle de 2007.
L’actuel ministre du Travail va sur le plateau du 20 heures de TF1 pour se défendre. Il assure qu’il ne connaît pas Claire Thibout et qu’il n’a pas reçu "le moindre euro illégal".
Une nouvelle cible ? L’Elysée. Alors que jusqu’à présent seul le ministre Eric Woerth était dans la tourmente, lié à ce dossier par sa femme, Florence, ex-employée de Liliane Bettencourt, le scandale est remonté cette semaine jusqu’à Nicolas Sarkozy. Selon Mediapart, au-delà de l’argent liquide donné pour la campagne de 2007, Claire Thibout aurait assuré que Nicolas Sarkozy était "un habitué" de la table des Bettencourt et "recevait aussi son enveloppe" lorsqu’il était maire de Neuilly de 1983 à 2002.
L’Elysée dément immédiatement ces accusations. Claire Thibout, entendue à plusieurs reprises par la police au cours de la semaine, revient partiellement sur ses dires.
Un nouveau débat : le rôle de la presse. Pour contrer les accusations qui se font de plus en plus précises contre l’exécutif, la majorité tire à boulets rouges sur le site Mediapart. Les mots, choisis, sont particulièrement durs : "méthodes fascistes", "calomnie". Edwy Plenel, le fondateur du site, est décrit comme un "récidiviste". Ciblant les sites d’information en général, et Mediapart en particulier, "un site de ragots", la secrétaire d’Etat Nadine Morano en appelle à "l’éthique des journalistes".
Les plaintes pour diffamation et dénonciation calomnieuse se multiplient. Reporters sans frontières fustige vendredi des "attaques rétrogrades".
Une nouvelle procédure : la troisième enquête de Philippe Courroye. Le procureur de Nanterre, dépendant hiérarchiquement du ministère de la Justice et ami de Nicolas Sarkozy, ouvre vendredi une nouvelle enquête préliminaire, la troisième en l’espace de quelques semaines. Il s’agit cette fois d’aller au fond du dossier sur le plan fiscal et politique et d’enquêter sur les soupçons de blanchiment de fraude fiscale et sur la question du conflit d’intérêt entre les responsabilités d’Eric Woerth au ministère du Budget et celle de sa femme auprès de Liliane Bettencourt.
Une nouvelle interview : la fille Bettencourt se confie. Après le Figaro Magazine à la fin du mois de juin, Françoise Meyers-Bettencourt sort de son silence une deuxième fois et se confie dans l’édition de cette semaine de Elle. Son message n’a pourtant pas varié : "Je n'ai qu'un but : retrouver ma mère", affirme celle qui assure n’être pour rien dans les dernières révélations. Cette interview de Françoise Meyers-Bettencourt rappelle que l’"affaire Bettencourt" était au départ un conflit strictement familial. C’était il y a plusieurs semaines déjà.
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