François-Marie Banier et Françoise Bettencourt-Meyers ont passé un "accord" pour mettre un terme à leurs "litiges", comme le mentionne le réquisitoire de non-lieu pris par le parquet de Paris dans le volet secondaire de l'affaire Bettencourt. Ce "protocole transactionnel" entre la fille de Liliane Bettencourt et le photographe est évoqué brièvement dans le rappel des faits du réquisitoire du parquet de Paris, qui a réclamé le 10 août un non-lieu général dans ce dossier sur les faux témoignages prétendument dirigés contre François-Marie Banier.
Cet accord "n'a absolument pas d'impact" sur le réquisitoire qui prône l'abandon des poursuites contre Françoise Bettencourt-Meyers et des témoins clés de l'affaire d'abus de faiblesse envers l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, a commenté une source proche du dossier à l'AFP. L'enquête, née en 2015 de la contre-offensive judiciaire de François-Marie Banier, a été close le 14 avril par le juge d'instruction. Six personnes ont été mises en examen : la fille de Liliane Bettencourt, pour subornation de témoin, et l'ex-comptable de sa mère, Claire Thibout poursuivie pour faux témoignage, aux côtés de trois autres anciennes employées et d'une amie de la milliardaire.
Banier se désiste de sa constitution de partie civile. Toutes avaient décrit l'emprise de l'artiste sur leur patronne, à travers des récits qui se sont avérés décisifs dans la condamnation de François-Marie Banier à 4 ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende. Il s'est pourvu en cassation. Peu après la clôture d'enquête, le juge a été "avisé de l'existence d'un accord conclu" entre Françoise Bettencourt-Meyers et François-Marie Banier, le 18 mai 2017, selon le réquisitoire. Dans cet accord, dont les termes ne sont pas détaillés, la famille Bettencourt et François-Marie Banier "décidaient de mettre un terme définitif aux litiges qui les opposaient", comme l'a révélé Le Parisien.
François-Marie Banier a ainsi déclaré se "désister" de sa constitution de partie civile contre la fille de la milliardaire et les témoins, sous réserve que la justice prononce un non-lieu définitif au bénéfice de Françoise Bettencourt-Meyers. Dans ses conclusions le parquet estime que l'enquête "n'établit pas la réalité des faits dénoncés" par le photographe. L'artiste accusait notamment la fille de la riche héritière d'avoir fait pression pour obtenir de faux témoignages contre lui. Dans ce dossier, il reviendra au juge d'instruction d'ordonner un procès ou de prononcer un non-lieu, comme le demande le parquet.