Après l'annonce du remaniement, la gauche parle d'un "arrangement clanique". Les centristes ne cachent pas leur déception.
"Exit l'ouverture, exit le centre"
La numéro un du PS, Martine Aubry, a affirmé dimanche que la reconduction de François Fillon marquait une "fin de non-recevoir" adressée par Nicolas Sarkozy "aux Français", voyant dans le remaniement "un arrangement au sein de l'UMP" de nature "clanique". "Ce remaniement, c'est le renforcement de la mainmise de l'UMP/RPR sur tous les leviers du pouvoir", dit-elle. "Ce n'est pas un remaniement pour changer de politique, c'est un arrangement au sein même de l'UMP", a-t-elle soutenu. "Exit l'ouverture, exit le centre, aujourd'hui c'est la droite dure qui se replie sur le noyau dur de l'UMP/RPR", a poursuivi Martine Aubry tout en indiquant que le vrai "changement se fera par le vote en 2012".
"C'est la Borloose !"
Les Verts, eux, ironisent. Le "remaniement, c'est la Borloose ! Beaucoup de bruit pour rien! (...) Il ne s'agit pas d'un remaniement, mais d'un renoncement aux prétentions rassembleuses (...) de Sarkozy. Fillon reste premier ministre, malgré son bilan lamentable sur les questions économiques et sociales, les libertés publiques ou l'écologie", indique un communiqué. "Peu de femmes", "deux repris de justice - l'un pour injure raciste, l'autre pour des affaires d'emplois fictifs", "peu de personnes issues de la diversité", résument les Verts.
Pour François Bayrou, patron du Modem, il ne s'agit pas d'un remaniement mais d'un "repliement". "Aucune des promesses qui avaient été faites et répétées d'une écoute nouvelle des Français, d'ouverture maintenue et d'élan nouveau, n'a été tenue", a estimé le député des Pyrénées-Atlantiques.
"Une baffe pour le centre"
Le patron des députés Nouveau Centre, François Sauvadet, a estimé que la composition du nouveau gouvernement constituait "une baffe pour le centre". S'il s'est félicité de "la promotion de Michel Mercier" et de "la nomination de Maurice Leroy" à la Ville", il a déploré que le nouveau gouvernement "ne compte que deux ministres centristes". "Le gouvernement n'a pas envoyé un signal de rassemblement à la majorité. C'est un choix surprenant et nous en prenons acte", a-t-il dit.
Le député UMP et vice-président du Parti radical, Yves Jégo, a dénoncé l'absence de représentant du Parti radical dans le nouveau gouvernement, la qualifiant de "faute politique".
"On prend les mêmes et on recommence"
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, ne mâche pas ses mots : "c'est une nouvelle fin de non recevoir aux attentes populaires. La surprise est qu'il n'y en a pas, sauf quelques mauvaises, comme l'arrivée des aboyeurs de l'UMP et de l'Elysée, Frédéric Lefevre, Pierre Lellouche ou Thierry Mariani (...). Pour le reste, rien, à part le revenant Alain Juppé, on prend les mêmes et on recommence. Il s'agit d'un gouvernement UMP de combat, resserré autour de son chef en vue des échéances de 2012".
"Un parfait non-événement"
Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, a estimé l'annonce du nouveau gouvernement était "un parfait non-événement pour le peuple français", soulignant qu'elle était "la confirmation que Nicolas Sarkozy a(vait) définitivement renoncé à changer les choses". Marine Le Pen a souligné "au passage, la disparition du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, un aveu qui en dit long sur la sincérité de l'engagement sarkozyste sur ces sujets. La lutte contre l'insécurité, l'immigration et la disparition de notre identité nationale tombent définitivement aux oubliettes", a-t-elle estimé.