La réserve affichée, mardi, dans une interview à Libération, par Christiane Taubira à l'égard des centres éducatifs fermés indigne l'opposition. Le Front national, le Parti radical et plusieurs ténors de l'UMP s'en sont vivement pris à la ministre de la Justice mardi matin.
Sur Europe1, Yves Jégo, député de Seine-et-Marne et vice-président du Parti radical, a ainsi fait part de sa "stupéfaction".
"Qu'est-ce qu'on fait des mineurs ultra-délinquants ?" :
"L'instauration d'une impunité légale"
Dans un communiqué, le secrétaire national de l'UMP chargé de la sécurité, Eric Ciotti, a accusé, de son côté, la garde des Sceaux de vouloir instaurer une "impunité légale" avec sa vision "passéiste et naïve d'une justice qui refuse toute place à la sanction".
"Je pose aujourd'hui une question au président de la République : approuve-t-il et cautionne-t-il les propos et les projets de sa ministre ?", a interpellé le député. "Si tel est le cas, il lui faut reconnaître qu'il a menti aux Français en affirmant vouloir faire de la lutte contre la délinquance une priorité".
L'ex-ministre UMP Brice Hortefeux estime, lui, que Christiane Taubira prend "la lourde responsabilité de stopper net la création des 18 centres éducatifs fermés prévue par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, privilégiant ainsi la permissivité à l'endroit des mineurs délinquants".
"Une fascination envers le délinquant et le criminel"
Le FN a été jusqu'à accuser Christiane Taubira de mener une politique caractérisée par une "fascination envers le délinquant et le criminel".
Sa pensée "se résume à une grande tolérance envers la délinquance, habituelle à tout militant de gauche", a pointé Wallerand de Saint-Just, membre du bureau exécutif du FN.
"Sa recette pour désengorger les prisons, c'est de ne plus condamner", ironise le responsable d'extrême droite. "Notre pays va beaucoup souffrir de la gauche, il va surtout beaucoup souffrir de Mme Taubira", assure-t-il.