Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé jeudi que "cinq attentats" avaient été déjoués en France ces derniers mois. Interrogé sur France Inter sur le nombre d'attentats déjoués depuis ceux du mois de janvier, le Premier ministre a répondu : "de nombreux attentats ont déjà été déjoués, cinq, compte tenu de l'attentat qui n'a pas eu lieu heureusement à Villejuif il y a sans doute quelques jours". L'arrestation d'un Algérien de 23 ans soupçonné d'avoir projeté une attaque contre une ou deux églises a été annoncée mercredi.
"La menace n'a jamais été aussi importante, nous n'avons jamais eu à faire face à ce type de terrorisme dans notre histoire", a-t-il soutenu, à grand renfort de chiffres : "1.573 Français ou résidents en France sont recensés pour leur implication dans ces filières terroristes". "442 se trouvent sans doute actuellement en Syrie, 97 y sont morts. La plateforme d'appel permettant aux citoyens de signaliser des cas de radicalisation a enregistré déjà plus de 2.600 signalements, 630 ont été jugés très sérieux et examinés par des services spécialisés", a listé le locataire de Matignon.
"La menace n'a fait que croître". "Je veux rappeler que 7 Français sont morts en action suicide en Syrie ou en Irak", a aussi insisté Manuel Valls. Depuis 2012, "la menace n'a fait que croître. On considère que de 3.000 à 5.000 européens sont sur place, et qu'à la fin de l'année, ce chiffre pourrait atteindre 10.000, cela veut dire que pas seulement la France est directement menacée, d'autres pays le sont", a-t-il mis en garde, évoquant un "projet d'attentat à Barcelone démantelé" récemment.
Au sujet de l'attentat déjoué dimanche à Paris, "laissons l'enquête se dérouler pour mieux comprendre ce qui s'est passé. Je veux saluer d'abord la rapidité avec laquelle les enquêteurs ont remonté la piste terroriste à partir des faits qui n'avaient aucun lien apparent entre eux", a estimé Manuel Valls. "Tout indique que cette attaque a été effectuée en liaison avec un individu qui pourrait être en Syrie, des échanges ont eu lieu, une commande a été passée sans doute pour cibler une église", d'après lui.
Manuel Valls a également indiqué que 178 lieux de culte catholique bénéficiaient "d'une protection spécifique" sur les 45.000 que compte la France. "Les autorités religieuses - c'est vrai pour les églises catholiques comme pour les autres - sont en lien constant avec le ministère de l'Intérieur", a déclaré le Premier ministre.
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