"Obligation de réagir". Harlem Désir monte au créneau sur le dossier syrien. Echaudé par les revirements de l'UMP sur l'opportunité ou non d'intervenir en Syrie, le premier secrétaire du PS a dénoncé dimanche l'"esprit munichois" de l'opposition. "Je ne voudrais pas que les même qui recevaient M. Assad sur les Champs-Elysées le 14 juillet (2008, ndlr) montrent aujourd'hui le même esprit munichois face à ces atrocités", a-t-il déclaré dans une interview sur Radio J. "On ne peut pas accepter l'utilisation d'armes chimiques contre des populations civiles", a-t-il fait valoir, précisant qu' "il y a aujourd'hui une obligation de la communauté internationale de réagir et de faire cesser ce massacre".
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C'est quoi l'esprit munichois ? L'esprit Munichois fait référence à la signature en 1938, peu avant la seconde guerre mondiale, des accords de Munich. Dans une tentative vaine d'empêcher la guerre, Français et Britanniques avaient abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler. Depuis, l'expression est restée pour désigner un manque de clairvoyance et de volonté politique.
Copé dans le viseur. L'attaque de Désir visait implicitement Jean-François Copé. Le président de l'UMP qui, la semaine dernière, avait apporté sur Europe 1 son soutien au chef de l'Etat, a semblé revoir sa position ce week-end. Dans une interview accordée dimanche au quotidien Sud-Ouest, il a demandé à François Hollande d'"attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU". "Il n'est pas question que le président de la République règle cette affaire tout seul dans son bureau avec le président des Etats-Unis (...). Il est absolument indispensable qu'il y ait un consensus national sur cette question", a-t-il encore ajouté.
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Des propos "ignobles". Mais les propos du premier secrétaire du PS ont cette fois fait sortir de leurs gonds les membres de l'opposition. Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, les a ainsi qualifiés d'"ignobles et d'une extrême gravité", et a demandé à François Hollande et Jean-Marc Ayrault de les condamner. Un avis partagé par Jean-Louis Borloo, le président de l'UDI, qui a estimé sur Europe 1 "tout à fait indignes et scandaleux" les propos de Harlem Désir, et a appelé à la "dignité et au respect".
Mercredi, la session extraordinaire de l'Assemblée sur la question syrienne pourrait bien être houleuse. Christian Jacob a d'ailleurs averti : "Si ces propos ne sont pas retirés, ils créent les conditions d'un débat parlementaire extrêmement tendu et difficile".
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