En langage courant, c'est ce qu'on appelle "se prendre un vent". Harlem Désir, numéro 2 du Parti Socialiste, a écarté jeudi la proposition de Jean-Christophe Cambadélis de former un "ticket" pour briguer la direction du PS au prochain congrès fin octobre. Aux commandes depuis 2008 de la rue de Solférino, Martine Aubry quittera en effet son poste à l'automne.
"Il y a un chef d'équipe"
Interrogé sur Canal + sur la proposition d'un "ticket" formulée lundi par le député de Paris, Harlem Désir s'est montré on ne peut plus direct. "Ça ne se passe pas comme ça, dans un congrès du PS, on élit un premier secrétaire et puis ensuite une équipe", a-t-il expliqué. Harlem Désir a résumé sa pensée dans une formule sans équivoque : "au PS, il y a une équipe et il y a un chef d'équipe".
L'eurodéputé, réputé diplomate, a toutefois arrondi les angles. "Je n'ai pas dit que Jean-Christophe et d'autres amis ne pourront pas participer, ne doivent pas participer à ce travail collectif", notamment de "rajeunissement" et "renouvellement" du parti, a-t-il précisé.
A la question de savoir s'il avait appelé son camarade socialiste "pour lui dire non", Harlem Désir s'est montré plus ambigu. "Nous avons eu l'occasion de nous voir depuis, de nous croiser et il sait ce que sont les exigences qui sont devant nous aujourd'hui", a-t-il rapporté.
La succession d'Aubry s'annonce tendue
Harlem Désir avait été le premier à faire part de son envie de succéder à Martine Aubry à la tête du PS, le 27 mai dernier.
Dans la foulée, Jean-Christophe Cambadélis, ancien partisan de Dominique Strauss-Kahn rallié à la maire de Lille, avait annoncé lundi qu'il allait "proposer un ticket avec Harlem Désir". En refusant cette main tendue, Harlem Désir devra donc faire campagne contre le député de Paris pour briguer la tête du PS.
A moins qu'un autre socialiste ne vienne jouer les trouble-fêtes. Le week-end dernier, le Journal du dimanche avait, lui, assuré que François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon et qui n'a pas obtenu le poste qu'il convoitait au sein du gouvernement, était le candidat de François Hollande. La succession de Martine Aubry au PS s'annonce presque aussi compliquée que du côté de l'UMP.