Premier discours de chef du PS et première charge violente contre l'UMP. Clôturant le congrès de Toulouse par une allocution de près d'une heure, Harlem Désir s'est livré dimanche à une critique acerbe de la droite "revancharde", accusée d'être en voie de "lepénisation". Et de n'avoir comme "seul projet" que "le sarkozysme en pire".
"Ça suffit la droite UMP-FN ! Ca suffit la lepénisation de la droite ! Mais où sont les républicains de droite ? Pourquoi se taisent-ils ?", s'est-il alarmé, fortement applaudi par les militants.
Dénonçant le "mur du privilège et de la rente", Harlem Désir a averti : "si vous imitez le Front National, vous trahissez la tradition républicaine de votre propre famille politique", craignant des "alliances UMP-FN", dont Marine Le Pen serait la première gagnante.
Le parti "le plus européen de France"
Tout comme Martine Aubry la veille, Harlem Désir a assuré le "soutien de chaque militant" à Jean-Marc Ayrault, "un homme juste" qu'il a fait acclamer par la salle, alors que le Premier ministre est confronté, depuis la rentrée, à de fortes difficultés sur tous les fronts.
Mais le nouveau patron de Solférino a aussi fixé le cap pour son parti, un PS "ouvrant grandes ses portes" aux Français, qui devienne le "parti le plus européen de France" et le "plus européen des partis socialistes".
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Son rôle : être le "garant" du programme de François Hollande mais aussi force de "débats et propositions". Il réaffirmé la volonté du PS d'œuvrer en faveur de la parité hommes-femmes en politique, proposant même d'interdire les aides publiques aux formations qui ne la respecte pas, en faveur du mariage pour les couples homosexuels, prônant enfin le non-cumul des mandats, des revendications fortes des militants.
"La nuque raide" dans la tempête
Lors de ce 76e congrès, les militants ont été clairement invités à ne pas se reposer sur les lauriers des victoires de 2012. L'ancienne patronne du PS, Martine Aubry, toujours extrêmement populaire parmi la base, avait appelé samedi les socialistes à garder la "nuque raide" dans la tempête, dans un discours qui a été un autre moment fort du congrès. Dans un vigoureux plaidoyer en faveur de l'action gouvernementale, donnant son avis sur la compétitivité, rappelant les axes forts du parti (rénovation, non cumul des mandats), la maire de Lille avait réveillé une rencontre marquée jusqu'alors par la "morosité", selon les termes de militants.
Le Premier ministre, lui, était venu défendre sa méthode de dialogue, qu'il a "assumée" et "revendiquée" , présentant son ambition d'un "nouveau modèle français".
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