Jamais, il ne faut jamais dire jamais. Mercredi, Harlem Désir a été choisi par Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry pour être le prochain patron du Parti socialiste. Et pourtant dans sa jeunesse, le militant associatif n'avait pas autant de velléités en politique.
Lui a toujours été "botté" par les grands combats de société. Au début des années 80, Harlem Désir est l'ardent président de SOS Racisme. A l'époque, encore jeune homme, il suscite un engouement médiatique en plaidant différentes causes comme l'égalité des droits, la lutte contre les discriminations et le racisme. Dans une interview réalisée le 27 mars 1985 par Olivier de Rincquesen ("Les n°1 de demain" sur Europe 1), Harlem Désir ne jure que par le milieu associatif. "Je ne ferai pas de la politique. Je n'ai ni l'envie de me mettre en avant, ni de me retrouver derrière une organisation avec des dogmes à respecter, des consignes à faire appliquer", clame-t-il sur Europe 1.
"Je crois que SOS Racisme doit être numéro un. Et qu'à l'origine de l'association, il y a un groupe de copains. Je n'ai rien d'un leader charismatique. A moi tout seul, je n'aurais jamais rien inventé. Je crois que je suis du côté de la société civile qui regarde l'Etat, qui l'interpelle", assure-t-il à l'époque.
"Je ne me retrouve pas dans les clivages partisans" :
Pas "envie de me mettre en avant"
Et pourtant, à l'époque, ces amis le voient déjà accéder aux plus hautes responsabilités. "Décidément, c'est une tentation mais ce qui est marrant, c'est que moi, je ne la subis pas", répond Harlem Désir.
Depuis, l’icône glamour des 80's a franchi cette barrière "idéologique" qui, semble-t-il, le détournait de la politique. Élu membre du Parlement européen en 1999, il a depuis été réélu en 2004 et en 2009. Très rapidement, les responsabilités se sont accumulées. Il a notamment été vice-président du groupe socialiste au Parlement européen, en charge des dossiers économiques. Harlem Désir, le militant, qui ne se considérait pas comme un "leader charismatique", est donc devenu le chef du compromis chez les socialistes.
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