Dans les cabinets ministériels, certains le surnomment le "coucou" en raison de sa tendance à s’approprier des dossiers qui ne sont pas les siens. Le ministre de l’Industrie n’a pas arrangé les choses en multipliant les déclarations sur les questions de sécurité.
Le maire de Nice a ainsi proposé de sanctionner financièrement les maires défaillants en matière sécuritaire, une proposition qui irrite les élus locaux, quelle que soit leur orientation politique. C’est pourquoi les critiques se multiplient à son encontre, y compris au sein de la majorité et même du gouvernement.
Ne pas se mettre à dos les maires
Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a ainsi clairement recadré le débat, mardi sur Europe 1 : "l'idée d'un pacte entre les communes et l'Etat, en matière de sécurité, est nécessaire: simplement, elle doit se faire sous forme d'un contrat, plus que sous forme de sanction".
"Les maires ont été élus par nos concitoyens, ils sont donc des partenaires naturels de l'Etat avec qui s'engage un dialogue respectueux", a renchéri mardi le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. Le président UMP de l'Association des maires de France, Jacques Pélissard, a également rappelé que tous les maires "font tous de la sécurité, chacun avec sa perception", de droite comme de gauche.
Se limiter aux propositions présidentielles
"Je crois que ce qu'a dit tout à l'heure Brice Hortefeux a mis fin au suspense: le président de la République lui a clairement signifié que tout le discours de Grenoble soit mis en oeuvre et rien que ce discours", a ajouté le ministre de l'Immigration Eric Besson.
Le gouvernement opère ainsi un "recadrage" de son ministre de l’Industrie. Christian Estrosi a d’ailleurs déjà commencé à rectifier le tir : "il n'a jamais été dans mon intention de stigmatiser les élus locaux et surtout pas d'apparaître comme leur père fouettard", a-t-il écrit mardi sur son blog.