Les réactions sont diverses après l’annonce des chiffres du chômage pour le mois de janvier. Le nombre d'inscrits au chômage a augmenté en janvier en France métropolitaine, progressant de 19.500 sur un mois pour ceux sans aucune activité pour s'établir à 2,66 millions et de 15.900 avec ceux en activité réduite à 3,86 millions, selon les données publiées mercredi.
Une hausse jusqu'à mai 2010
Le Premier ministre François Fillon a estimé, jeudi, que le chômage allait continuer d'augmenter "au moins jusqu'à la mi-2010". "On voit qu'autour de nous le chômage augmente encore très fortement, aux Etats-Unis aujourd'hui même", a-t-il déclaré.
"Les chiffres sont très mauvais dans dans la plupart des autres pays européens, donc on va sortir de la récession de manière progressive, ça veut dire qu'au moins jusqu'à la mi-2010 on va voir le chômage augmenter", a-t-il ajouté.
"La crise est derrière"
Pour Christine Lagarde, " les chiffres ne sont pas particulièrement encourageants par rapport à décembre, puisqu'ils montrent une augmentation, probablement due à la fin d'une activité saisonnière ». Mais la ministre de l’Economie a souligné que "le rythme est à peu près trois fois moindre qu'en janvier 2009, ce qui confirme que le plus gros de la crise sur l'emploi est probablement derrière nous, et que le chômage se réduit graduellement", a-t-elle poursuivi.
Expliquant qu'elle "n'en tire pas des enseignements pour l'ensemble du trimestre" et qu'"il faudra être attentif à ce qui se passera dans les semaines à venir", Christine Lagarde a évoqué à nouveau une "image de tôle ondulée avec des hauts et des bas pendant l'année 2010" pour l'emploi.
Pour sa part, Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’emploi, a noté sur Europe 1, que le nombre de jeunes inscrits "recule" et que "les licenciements économiques commencent à reculer", tandis que "les offres d'emploi et d'intérim commencent à repartir à la hausse". "On est sur le chemin de cette sortie de crise, mais c'est long, donc on doit continuer à de battre pour qu'en 2010 on inverse enfin cette courbe du chômage", a-t-il ajouté.
Des chiffres inquiétants
Du côté du PS, l’analyse des chiffres n’est pas la même. Le Parti socialiste a dénoncé mercredi une "dégradation inquiétante" du chômage. Selon Alain Vidalies, secrétaire national du PS au travail, ces chiffres "sont particulièrement sous-estimés", car "les salariés en contrat de transition professionnel (CTP) ou en convention de reclassement personnalisée (CRP), après un licenciement économique, ne sont pas décomptés comme demandeurs d'emploi".
"Ces chiffres sont d'autant plus inquiétants au regard de l'effondrement de la consommation des ménages en produits manufacturés (- 2,7%) qui laisse présager une dégradation importante de la situation économique et sociale", ajoute-t-il.
"La réalité de la France aujourd'hui, c'est un million de chômeurs en fin de droits en 2010 et un président de la République qui refuse de leur donner toute aide supplémentaire", souligne Alain Vidalies qui rappelle que le PS "a proposé une Allocation solidarité crise qui prolonge de six mois l'indemnisation".