François Fillon a sonné la charge de la majorité contre le projet socialiste de réforme des retraites mercredi à l’Assemblée. "Comme vous continuez de refuser d'accepter le principe de l'allongement de la durée de travail, proportionnel à l'allongement de la durée de la vie, (...) vous êtes réduits à proposer toute une série d'expédients pour tenter de proposer un sauvetage de notre système des retraites", a déclaré le Premier ministre lors des questions d'actualité au gouvernement.
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"Déni de réalité et démagogie"
François Fillon a dénoncé notamment "une avalanche d'impôts nouveaux sur les classes moyennes" avec la taxation de l'intéressement et de la participation. Il a rappelé que l'intéressement concernait "un tiers des salariés français" et la participation "44%". "Il vous faut aussi inventer des recettes virtuelles: deux milliards d'euros prélevés sur les stock-options et sur les bonus sur une assiette de 2,7 milliards d'euros. (...) Cette recette-là, vous l'aurez une fois une année et pas deux", a-t-il lancé.
"Après la semaine dernière, où vous nous avez proposé un chèque de 200 euros pour 16 millions de ménages, de revenir à la politique des emplois subventionnés, vous continuez dans la voie du déni de réalité et dans la voie de la démagogie", a affirmé le chef du gouvernement. "Je suis convaincu que les Français ne vous suivront pas dans cette impasse", a-t-il lancé sous les protestations des élus de l'opposition.
La riposte socialiste
Eric Woerth a ensuite prise le relais de son leader en dénonçant des "propositions fondées sur le sable". "Vous voulez infliger à la France un choc fiscal sans précédent", a lancé le ministre du Travail. "C'est une ponction majeure sur le pouvoir d'achat des Français. (…) La société du 'care' que vous appelez de vos voeux, celle de Martine Aubry et du Parti socialiste, en réalité, c'est la société de l'impôt".
La riposte socialiste n’a pas tardé. "François Fillon s'est livré à l'Assemblée nationale à un de ces exercices dont il est désormais coutumier: il a menti délibérément sur les propositions des socialistes", a accusé le porte-parole du PS. Selon lui, le Premier ministre a "inventé des mesures qui ne sont absolument pas dans notre projet, comme de taxer les contrats d'assurance-vie, et prenant des hypothèses sur les bonus et stock-options qui sont complètement farfelues". "Une fois de plus, c'est pire que la caricature, on est dans le mensonge et dans l'imposture. Le Premier ministre invente un projet socialiste qui n'existe pas".