C'est dans une ambiance feutrée et studieuse, loin des débats vécus avec passion lorsque leur candidat était encore en lice, que les fidèles de Nicolas Sarkozy rassemblés à la permanence du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti ont assisté jeudi soir à Nice au duel télévisé entre François Fillon et Alain Juppé. Et, sans surprise, le premier nommé, qui a reçu le soutien de Nicolas Sarkozy et celui d'Éric Ciotti, son ancien porte-parole, dès le soir du premier tour, recueille ici tous les suffrages. "Ce fut un débat très constructif, tous les thèmes ont été abordés. Il s'agit de deux bons candidats, mais mon cœur porte quand même sur François Fillon", concède ainsi un militant.
"Pour moi, il n'est pas assez ferme comme peut l'être Fillon". Un peu plus loin, une autre sympathisante Les Républicains critique la posture d'Alain Juppé. "Moi, je trouve qu'il veut trop rassembler, comme s'il voulait les voix un peu de tout le monde", insiste-t-elle. "Pour moi, il n'est pas assez ferme comme peut l'être Fillon alors qu'au départ, Fillon me semblait quelqu'un de mou, d'un peu inexistant. Il l'a d'ailleurs dit à la fin du débat, son seul regret, c'est d'avoir mis tant de temps à convaincre." Quelques instants plus tôt, Alain Juppé avait lui commis un impair d'envergure en concédant avoir "beaucoup" de regrets avant de faire maladroitement machine arrière.
"Le vote est secret, mais j'irai voter François Fillon". François Fillon, jugé le plus convaincant à l'issue du débat, pourra sans doute compter sur un bon report de voix des électeurs de Nicolas Sarkozy (20,9% des votants au premier tour), qui considèrent l'ancien Premier ministre comme une "bouée de sauvetage". "Le vote est secret, mais j'irai voter François Fillon", reconnaît ainsi Bertrand sans ambages. Le fera-t-il avec enthousiasme ? Ce militant se contente qu'il le fera "avec son bulletin". Il ne faut pas trop en demander non plus.