"Si cette réforme est adoptée, nous allons vers une baisse des pensions". Le porte-parole du Parti socialiste Benoît Hamon a dénoncé lundi sur Europe 1 le "tabou du financement" des retraites, au premier jour de la concertation entre gouvernement et partenaires sociaux.
La priorité selon lui ? "A court terme, il faut mettre à contribution les revenus qui sont aujourd’hui exonérés de cotisations sociales, notamment les revenus financiers". "Il y a aujourd’hui un tabou sur le financement des retraites". "Le gouvernement refuse l’élargissement de l’assiette des cotisations patronales, a t-il regretté.
Les revenus financiers taxés
Interrogé sur les déclarations de Laurence Parisot qui a estimé, dimanche, au grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, que François Mitterrand avait fait "une erreur historique" en 1983 en baissant l'âge légal de départ à la retraite de 65 à 60 ans, et qu'il fallait "sortir de ce tabou symbolique", Benoît Hamon a jugé que la présidente du Medef était "tragiquement années 80, voire années 70".
Au sujet du "prélèvement spécifique" sur "une catégorie de population" envisagé par l'Elysée pour financer les retraites, il a jugé que cette piste allait "dans le bon sens" mais a souhaité attendre de savoir "de quoi on parle" avant de se prononcer définitivement.
"La baisse des pensions"
Pas question de toucher à l’âgé légal de la retraite à 60 ans."La simple conséquence de l’allongement de durée de cotisation, dès lors qu’on rentre tardivement sur le marché du travail et qu’on en sort tôt (problème de l’accès au travail des seniors), c’est une baisse des pensions. "Si vous allongez la durée de cotisation et qu'il est très difficile d'obtenir le nombre d'annuités suffisant pour avoir une retraite à taux plein, la conséquence immédiate, c'est celle là", a-t-il conclu.