Près de quatre ans après sa douloureuse défaite à l'élection présidentielle, Benoît Hamon savoure sa revanche. Alors qu'en 2017, sa proposition phare d'un revenu universel avait été abondamment méprisée ou moquée par ses concurrents, voire même par une partie de sa famille politique, la crise économique et sanitaire du coronavirus a remis cette idée au-devant de la scène. Au point qu'aujourd'hui, le concept fait même son chemin à droite. Invité samedi de C'est arrivé cette semaine, l'ancien socialiste se réjouit de cette évolution.
"Je suis content que cette idée prospère, et qu'on puisse en parler de façon un peu plus sérieuse qu'à la dernière présidentielle", réagit Benoît Hamon, dénonçant un débat "caricatural" à l'époque, et basé "essentiellement sur des préjugés", comme le risque supposé que les bénéficiaires ne basculent dans l'oisiveté.
Un débat "plus apaisé"
Pour l'ex-ministre de l'Éducation nationale, "le progrès est que, désormais, il y a un certain nombre de ces préjugés dont les fondations s'érodent". Désormais, note-t-il, "on a un débat philosophique et politique un peu plus apaisé et intéressant".
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Reste que la conception d'un potentiel revenu universel diverge selon les familles politiques. De son côté, Benoît Hamon juge qu'une telle mesure serait une manière pour la gauche "de se réconcilier avec l'individu". "La question de l'émancipation des individus par rapport au travail est une question absolument centrale dans des sociétés formées par les peurs", insiste-t-il, estimant que depuis l'instauration des 35 heures et la CMU, "il n'y a plus le souvenir d'une seule conquête sociale".
En 2017, Benoît Hamon plaidait pour un montant de 750 euros, pour tous. Alors que cette universalité de la mesure fait débat, celui qui a rejoint la liste écologiste de Julien Bayou aux régionales de juin en Île-de-France fait remarquer que "dans tous les pays où on réserve les aides sociales aux plus modestes, on voit s'effondrer le consentement à l'impôt".