Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, a estimé jeudi qu'il fallait "envisager de légiférer" pour "plus de transparence" sur les plus hautes rémunérations dans le secteur privé, après la polémique sur la retraite chapeau de 21 millions d'euros du patron de PSA.
"Il faut, si le code que le patronat a lui-même edicté ne fonctionne pas, envisager de légiférer. On ne peut pas l'écarter", a déclaré Harlem Désir sur RTL. "Il y a notamment des dispositions qui ont été introduites dans d'autres pays qui visent à la transparence sur la rémunération des dirigeants. C'est ce qu'on appelle le +say on pay+", a ajouté le premier secrétaire du PS.
"L'entreprise dépend évidemment de ses investisseurs et de ses actionnaires, mais elle dépend aussi de tous ses salariés, ses ingénieurs, ses techniciens qui font qu'elle peut produire de la valeur ajoutée, de la richesse. Elle dépend souvent aussi des collectivités locales ou de l'Etat. Il faut que l'ensemble des parties prenantes puissent connaître en toute transparence quelle est la rémunération des dirigeants", a argumenté M. Désir.
Interrogé sur l'abandon par Philippe Varin, patron sur le départ de PSA, des 21 millions d'euros prévus par le constructeur pour sa retraite chapeau, M. Désir a estimé que "c'était totalement indécent, irresponsable dans une entreprise en très grande difficulté où il y a eu 11.000 suppressions d'emplois, la fermeture de l'usine d'Aulnay. L'entreprise PSA n'a dû sa survie, n'a pu traverser cette épreuve que grâce au soutien public,", a-t-il souligné. "Quand une entreprise va mal, on va pas donner une prime à ses dirigeants, il n'y a pas de prime à la médiocrité", a-t-il ajouté.