La perquisition remonte au 24 novembre 2011. Les enquêteurs du volet financier de l'affaire Karachi ont découvert les archives de l’Aficeb, l’association de financement de la campagne d'Edouard Balladur, dans la cave de son ancien président, Jean-Claude Aurousseau, rapporte Le Journal du Dimanche.
"Les engagements ont été dépassé de 17 millions de francs"
En épluchant cette mine d'or, la division nationale des investigations financières (DNIF) ont trouvé la preuve que les comptes de campagne du candidat à l'élection présidentielle de 1995, avaient bel et bien été truqués. Les trois procès-verbaux de synthèses dressés par les fonctionnaires ont été consultés par le JDD.
Jean-Claude Aurousseau connaissait le plafond de dépenses de 90 millions de francs imposé par la loi aux candidats du premier tour. Or, souligne l'hebdomadaire, "les engagements ont été dépassé de 17 millions de francs", le 20 mars 1995.
Autre conclusion du rapport de synthèse, dès février "les dirigeants de l’Aficeb" savaient qu’il leur manquait "au moins 11 millions de francs pour équilibrer leurs comptes." Comment les comptes de campagne ont-ils été rééquilibrés ? Pour les enquêteurs de la DNIF, "des financements de dernière minute, soit des fonds spéciaux de Matignon, soit des versements de rétrocommission" ont été utilisés.
"Les dépenses augmentaient alors que les sondages baissaient"
Lors de sa garde à vue, le 7 décembre dernier, le préfet Jean-Claude Aurousseau, a reconnu que Pierre Monin, chef de cabinet du Premier ministre Balladur, lui avait remis "une enveloppe" provenant des fonds spéciaux de Matignon pour "compenser" ses activités. Mais il s'agit là des seuls fonds spéciaux que le préfet dit avoir vus. En revanche, l'ancien haut fonctionnaire de la région Ile-de-France nie avoir eu connaissance des 10 millions de francs en espèces.
"Les dépenses augmentaient alors que les sondages baissaient", résume Jean-Claude Aurousseau aux enquêteurs. Quant aux 5,2 millions en liquide, dépensés pour la "sécurité des meetings" et qui n’apparaissent pas dans les comptes, le président de l'Aficeb dit "découvrir" ces "sommes mirobolantes".
"Je ne peux vous donner aucune réponse. Je comprends maintenant pourquoi les rapporteurs ont mis en évidence des problèmes", conclut le préfet.