C’est la feuille de route du Parti socialiste. Le Parlement du PS a voté mardi, à une large majorité, ses propositions sur l'"égalité réelle". Il s’agit d’un des textes phare du parti dans la perspective de 2012. Mais le texte a été voté dans un contexte de résistances de certains socialistes comme François Hollande, Manuel Valls ou Pierre Moscovici.
"Il y a des inégalités, du chômage de la pauvreté et le rôle du PS est de regarder en face cette réalité", a répondu Benoît Hamon, sur Europe 1, à ceux qui ne sont pas d’accord avec son texte. C'est par 59 votes pour et 12 abstentions que le document, élaboré sous la houlette de Benoît Hamon, leader de la gauche du parti, a été adopté. Ce texte, de 45 pages, présente un éventail de propositions contre les inégalités dans le domaine de la santé, des discriminations, du logement ou de l'éducation.
"Il s’agit d’engagements à long terme"
Le document se concentre sur ces quatre priorités sur lesquelles le PS veut agir dans les prochaines années. Des engagements pris sur 5, 10, 15 ans en fonction des domaines. "Je ne peux pas prendre, par exemple, l’engagement d’éradiquer la pauvreté en cinq ans", a souligné le porte-parole du PS.
"Il s’agit d’engagements à long terme", a-t-il précisé :
"Ce travail est un travail collectif qui a reçu l'engagement, l'implication et les commentaires de dirigeants politiques comme Bertrand Delanoë, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Martine Aubry, Vincent Peillon : ces gens se sont engagés", a fait valoir Benoît Hamon.
Martine Aubry défend le texte
A son arrivée au Conseil national à l'Assemblée nationale, Martine Aubry avait dénoncé les critiques. "Certains semblent un peu pressés, je préfèrerais qu'ils soient plus pressés à nous faire des propositions", a dit la patronne du PS, dénonçant les "postures" - sans les nommer - de candidats aux primaires.
A l'adresse de ceux-ci qui critiquent notamment l'absence de chiffrage, elle a lancé : "Bien évidemment, nous travaillons sur les marges de manoeuvre et c'est en mars, avril prochain que nous formerons nos priorités". "C'est un texte de choix de société, pas de dépenses publiques", a affirmé Jean-Marc Germain, directeur de cabinet de Martine Aubry. "Ce qui m'intéresse, c'est que 99% du PS a compris que les Français voulaient qu'on soit tourné vers eux, qu'on apporte des réponses nouvelles" et "innovantes", a ajouté Martine Aubry.
Après les autres volets du projet présidentiel pour 2012 (économie, rénovation et international), cette quatrième et dernière Convention a recueilli un nombre conséquent d'abstentions, mettant à mal l'unité tant affichée du parti. "On rentre dans les primaires", commentait-on, pour expliquer cette tension. Mais "12 abstentions pour Hollande et Moscovici, c'est pas beaucoup!", persiflait un dirigeant. Après le Conseil national, les militants voteront le 2 décembre. Le texte définitif sera entériné le 11 décembre en convention nationale.