Comme d’autres élus UMP avant lui, Bruno Le Maire a annoncé qu’il s’abstiendrait de vote sur le projet de loi sur le mariage homosexuel. Invité d’Europe 1 mardi matin, le député de l’Eure s’est notamment expliqué sur cette prise de position non conforme à la ligne de son parti.
>> A LIRE AUSSI : Mariage gay, quelle stratégie pour l'UMP ?
"C’est le mariage et l’adoption, ou rien". Pour lui, ne pas voter est tout sauf un évitement. Encore moins un choix par défaut. "Je ne suis pas satisfait du choix devant lequel on me place : c’est tout ou rien. C’est le mariage et l’adoption, ou rien. Moi ma conviction la plus profonde, c’est que nous aurions dû aller sereinement vers davantage de protection pour les couples homosexuels et vers l’encadrement juridique de la situation de ces milliers d’enfants qui sont aujourd’hui hors du cadre juridique", a lancé en préambule l’ancien ministre de l’Agriculture. Et de conclure : "quand on n’est pas satisfait du choix proposé par la démocratie, on s’abstient. C’est un vrai choix politique de conviction".
"Nous n'avons pas tenu notre promesse". Un vrai choix, ou un mea culpa déguisé ? Bruno Le Maire rappelle en effet que sa propre famille s’était déjà attelée à la tâche, sans aller au bout de ses intentions. Et il n’a pas oublié. "En 2007, nous avions promis d'améliorer la situation des couples homosexuels en leur garantissant les mêmes protections avec le contrat d'union civile, promis d'encadrer la situation juridique de ces milliers d'enfants qui sont hors situation juridique en leur donnant le statut du beau-parent. Nous n'avons pas tenu notre promesse. C'est au nom de cette promesse qui n'a pas été tenue que je m'abstiens aujourd'hui", admet-il.
"Le responsable, c’est François Hollande". A gauche, on reproche à l’opposition de manipuler l’opposition au mariage pour tous pour en faire un sujet politique. A droite, on accuse la majorité au pouvoir d’être responsable des débordements en marge des manifestations contre le texte. Bruno le Maire ne fait pas exception : "si nous avons une telle radicalisation aujourd'hui, c'est parce que le choix devant lequel on a placé les Français n'était pas le bon. Celui qui porte cette responsabilité, c'est François Hollande. Le responsable de cette radicalisation, qui n'a jamais expliqué son projet, qui n'a jamais cru bon d'expliquer aux Français où il voulait aller, qui n'a fixé les limites en refusant la PMA, la GPA à laquelle je suis personnellement totalement opposé, c'est François Hollande."