La gauche n’aura pas tardé à répliquer. Alors que Nicolas Sarkozy a tenté dimanche de relancer une diplomatie remise en cause par les révolutions arabes, Martine Aubry a profité de son passage au 20h de TF1, lundi, pour fustiger un chef d’Etat qu’elle juge "un peu à bout de souffle". "La vérité, c’est que la crise est encore dans le pays", a-t-elle affirmé
"On attendait un sursaut, et au lieu de ça on a eu un président qui colmate les brèches (...) mais qui ne règle pas les problèmes des Français", a aussi estimé la Première secrétaire du PS, qui a appelé l’Europe à "accompagner" le développement économique des pays concernés. "La France ne peut pas être en retard sur les libertés et les droits de l’Homme", a-t-elle martelé. "On a l’impression que la France n’a pas la volonté de faire entendre sa voix", s'est aussi indignée la socialiste.
Une carte des "échecs diplomatiques" de Sarkozy
Vu du PS, on observe donc Nicolas Sarkozy tenter de panser les plaies d’une diplomatie en proie à des problématiques existentielles. Les socialistes ont en tout cas trouvé le moyen de tourner les "échecs diplomatiques" de l'Elysée en dérision. Depuis dimanche, le site Internet du parti présente en effet une cartographie des 28 "bourdes" diplomatiques de Nicolas Sarkozy et du gouvernement de François Fillon.
Sont ainsi par exemple soigneusement recensés la confrontation Merkel-Sarkozy sur les Roms, l’accord passé entre le Parti communiste chinois et l’UMP, ou encore la visite de Mouammar Kadhafi à Paris, durant laquelle la France s’est gardée d’aborder les droits de l’Homme.
Les pics fusent toujours
Pour Benoît Hamon, les choix de Nicolas Sarkozy en matière de remaniement ne sont pas originaux, voire vieillots. "Il était ministre il y a 25 ans, je ne sais pas quel âge j’avais, mais j’étais tout petit", lance-t-il au micro d’Europe 1 à propos d’Alain Juppé. Au dire des socialistes, le président de la République aurait donc fait du neuf avec du vieux.
Jean-Christophe Cambadélis s'est lui focalisé sur les qualités d'orateurs du président. Selon le député strauss-kahnien, "on était loin de l’expression historique, des grands discours du général de Gaulle, de François Mitterrand, voire de Jacques Chirac." "Il est passé à côté parce qu’il était en retard et à côté parce qu’il était pressé d’expliquer son remaniement", juge aussi l'élu socialiste.
Un autre dirigeant socialiste va jusqu’à résumer : "Nicolas Sarkozy n’a rien compris. Il a raté son rendez-vous avec l’histoire."