Marine Le Pen a trouvé un nouveau cheval de bataille. La présidente du Front national a écrit aux 577 députés de l'Assemblée nationale pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir une double nationalité, française et étrangère.
La présidente du Front national, en légère baisse ces derniers temps dans plusieurs sondages, se recentre ainsi sur l'un des thèmes de prédilection de la formation d'extrême droite. "Comment ne pas voir que réside dans cette double nationalité l'un des ferments principaux d'atteinte à cette cohésion républicaine dont la France a plus que jamais besoin et un puissant frein à l'assimilation des Français issus de l'immigration ?", écrit-elle dans son courrier, daté du 30 mai.
La double allégeance supposée par la binationalité poserait problème, selon elle. "Peut-on raisonnablement penser que la France aurait demandé une intervention en Libye si nous avions compté le même nombre de binationaux franco-libyens sur le sol français ?", écrit-elle pour illustrer son propos.
"Choisir une allégeance"
"Comment ne pas trouver potentiellement explosive une situation qui verrait la France intervenir sur le territoire algérien, qui plus est sous la bannière de l'Otan, avec la présence massive de citoyens tiraillés par leur double allégeance ? Après tout, la situation internationale est tellement instable qu'un tel scénario ne relève pas de l'absurde", poursuit Marine Le Pen. "Il n'y a pas plus de liberté en Algérie qu'il n'y en avait en Tunisie, en Egypte ou en Libye, sans compter les 100.000 morts de la guerre civile algérienne depuis 1991", dit-elle encore.
Pour Marine Le Pen, les étrangers placés dans cette situation devraient choisir une "allégeance : la France ou un autre pays".
Goasguen pour une limitation
Le député UMP Claude Goasguen, rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité, a récemment estimé qu'il fallait limiter la binationalité ou en tout cas les droits politiques des binationaux, une prise de position vivement critiquée par la gauche.