"Les propos de Marine Le Pen doivent nous faire prendre en compte la réalité : c'est l'extrême droite qui est aujourd'hui en embuscade des croche-pieds que se donne la gauche". Samedi matin sur Europe1, c'est avec une certaine gravité que Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a appelé les socialistes à la responsabilité dans leur débat.
"Ne pas se mettre en danger". Le président du groupe PS à l'Assemblée réagissait à l'interview de la patronne du FN parue samedi dans Le Figaro. Marine Le Pen s'y déclare prête, en cas de dissolution, à gouverner en cohabitation avec François Hollande. Pour Bruno Le Roux, si cette hypothèse a "fort peu de chances, voire pas du tout de chances de se réaliser", cette déclaration "devrait amener chacun à prendre toutes ses responsabilités" au PS. Les socialistes, selon lui, doivent prendre conscience de certaines limites : "où s'arrête un débat normal et à quel moment on se met en danger".
"Si une partie de la gauche décidait de faire chuter la gauche..." L'hypothèse d'une dissolution évoquée par Marine Le Pen ? Bruno Le Roux refuse de croire à ce scénario. Pour lui, "le groupe socialiste à l'Assemblée a montré ces derniers jours qu'il avait une envie de peser sur l'action gouvernementale mais qu'il était très majoritairement en soutien de la politique menée par le Premier ministre sous la responsabilité du Président de la République". Le patron des députés socialistes n'est toutefois pas complètement serein : "Je n'ai rien à craindre des votes qui vont arriver à l'Assemblée… sauf si une partie de la gauche décidait de faire chuter la gauche", a t-il dit sur Europe1. "C'est là que j'appelle à la responsabilité dans notre débat parce que si nous ne savons plus le maitriser, c'est notre pays que l'on met en danger", a-t-il poursuivi avec solennité.
Un avertissement aux frondeurs du PS. Alors que les socialistes frondeurs qui contestent l'orientation libérale du nouveau gouvernement Valls se réunissent samedi dans un amphithéâtre de La Rochelle et s'apprêtent à lancer un appel pour que les députés de la majorité aient plus de poids dans les décisions du gouvernement, Bruno Le Roux leur a adressé une mise en garde :"s'il y avait demain un passage de ceux que vous appelez 'les frondeurs' du débat à l'empêchement de pouvoir légiférer, à l'empêchement de pouvoir gouverner, je ne pense pas que ce serait pour la France un chemin agréable", a-t-il averti.