Une blague... "C'était une boutade", assure jeudi Eric Piolle, le nouveau maire EELV de Grenoble. Au cours de sa campagne électorale, l'écologiste avait promis que les moyens affectés à la vidéosurveillance seraient "réorientés afin d'assurer une présence humaine dans les quartiers pour prévenir la délinquance". Interrogé le 31 mars par France 3 Alpes sur sa volonté de démonter les caméras installées à Grenoble, il avait répondu : "On va essayer de les revendre à Christian Estrosi, il veut en mettre plein sa ville".
... Prise très au sérieux ! Mais la "boutade" a été intéresserait tout de même de nombreux édiles de droite. Plusieurs maires UMP ont en effet indiqué jeudi être prêts à racheter les caméras de vidéosurveillance de la ville de Grenoble. "J'ai vu qu'Éric Piolle voulait vendre ses caméras à Nice, mais il y a des villes à côté de Grenoble qui peuvent être intéressées", a indiqué à l'AFP Michel Savin, sénateur et maire (UMP) de Domène (Isère), confirmant des déclarations au Dauphiné Libéré. "Économiquement, ça peut être intéressant", a-t-il ajouté.
Le nouveau maire (UMP) de Voiron, Julien Polat, s'est aussi dit "partisan" d'un achat des caméras grenobloises. "J'ai demandé à mes services de prendre attache avec la ville de Grenoble pour voir si c'était sérieux", a-t-il affirmé, en indiquant qu'il devait s'assurer de la "compatibilité" avec les caméras voironnaises. Idem à Meylan, dans l'agglomération de Grenoble. "Nous ferons peut-être une bonne affaire", a lancé la maire (UMP) Marie-Christine Tardy en conseil municipal, citée par Le Dauphiné Libéré.
Les explications du maire. "On n'y croit pas à la vidéosurveillance mais on ne va pas se précipiter. On va arrêter le déploiement et on va discuter avec tout le monde pour construire une politique de tranquillité publique", s'est expliqué le maire de Grenoble jeudi. "Ce n'est pas en partant d'une position dogmatique et unilatérale qu'on arrivera à faire quelque chose", a poursuivi Eric Piolle.
L'élu écologiste, allié au parti de gauche et à des collectifs citoyens, a indiqué que sur les 52 caméras actuellement en place, "un tiers" était en panne, "ce qui montre bien leur efficacité". Il a en outre précisé que la nouvelle municipalité n'était pas opposée aux caméras dans les transports en commun ni à celles destinées à protéger les bâtiments publics.