Au printemps 2012, Rama Yade avait eu bien du mal à trouver une circonscription pour se présenter aux élections législatives. L’ancienne secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme comptait se présenter à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, mais elle avait été empêchée faute d’une inscription valide sur les listes électorales. Progressivement, ce tracas politique s’est transformé en affaire judiciaire. Qui va connaître, a-t-on appris mercredi, son épilogue devant les tribunaux.
L’ancienne protégée de Nicolas Sarkozy, désormais ralliée à Jean-Louis Borloo, va en effet être jugée, à une date encore inconnue, pour "faux" et "inscription indue sur les listes électorales". Pour le premier chef d’accusation, elle encourt jusqu'à un an de prison ferme. Pour le second, Rama Yade risque 45.000 euros d'amende pour l'infraction au code électoral, selon l'une de ces sources.
Un signalement par Philippe Sarre
Rama Yade avait fait l'objet d'une citation à comparaître par le parquet de Nanterre après un signalement du maire (PS) de Colombes, Philippe Sarre. L'édile avait alerté le parquet peu après la radiation des listes électorales de Rama Yade, liée à un problème de domiciliation. L'ex-secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme avait été radiée "d'office" le 15 décembre des listes de Colombes parce qu'elle ne justifiait pas de son attache dans la ville. Elle avait toutefois nié sa radiation, invoquant un "simple changement de bureau de vote consécutif à un changement d'adresse".
Quelques jours avant sa radiation, la proche de Jean-Louis Borloo avait toutefois engagé les démarches nécessaires pour être inscrite dans un autre bureau de la ville. Peine perdue, la commission de révision des listes électorales de Colombes avait refusé début janvier sa réinscription. Rama Yade avait alors saisi le tribunal d'instance de Colombes pour contester cette décision. Le 23 janvier, le tribunal rejetait sa demande, au motif que l'affectation du logement qu'elle avait déclaré à Colombes à l'usage de domicile "n'était pas encore réalisée".