Elle essaye de tenir le cap malgré la tempête. Michèle Alliot-Marie s’est défendue pied à pied mercredi lors de la séance de questions au gouvernement après les nouvelles révélations du Canard Enchaîné sur ses vacances tunisiennes. Une séance plutôt houleuse.
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La première question est posée par Noël Mamère, député Europe Ecologie-Les Verts. "Il y a des moments où l'on n'aimerait pas poser ce genre de question. Dans une république qui se veut irréprochable, il y a des choses qui ne se font pas", lance Noël Mamère. "Vous avez été victime d'une sorte d'aveuglement qui n'est que le révélateur d'une relation incestueuse entretenue par tous les pouvoirs depuis 23 ans (…). La question qui est en cause aujourd'hui, c'est celle de la légitimité et de la crédibilité".
"Vous aurez beau répéter des mensonges, ça n'en fera pas des vérités. Monsieur Mamère, moi je travaille pour aider la Tunisie", lui rétorque sèchement Michèle Alliot-Marie sous les cris de l’opposition, visiblement très remontée.
"Une campagne indigne"
"Pendant que vous vous complaisez dans la polémique, moi je travaille avec le gouvernement pour aider la Tunisie autant qu'elle le souhaitera", renchérit la chef de la diplomatie française. "Ni vos attaques ni vos injures ne détourneront le gouvernement et ne me détourneront de la tâche qui m'incombe. Pendant que vous vous égosillez, nous travaillons sur les sujets sur lesquels on ne vous entend pas".
"Depuis quelques semaines, certains médias et hommes de gauche passent ma vie au peigne fin. Faute d'y avoir trouvé quoique ce soit d'illégal à me reprocher, c'est aujourd'hui sur la vie privée de mes parents qui ont 92 ans que l'on enquête".
"Je regrette que vous ayez la petitesse et l'abjection d’essayer d'utiliser mes parents pour vous en prendre à moi et m'attaquer politiquement", lance-t-elle aux députés de gauche suscitant la bronca dans hémicycle en parlant d'une "campagne indigne ".
MAM renvoie le PS dans ses cordes
La meilleure défense étant l’attaque, la chef de la diplomatie française n’a pas hésité ensuite à ressortir les cadavres du placard socialiste. "Je ne vais pas rappeler ce qui s'est passé du temps de Mitterrand, il y aurait beaucoup à dire". Poursuivant sa démonstration bec et ongle, Michèle Alliot-Marie a appelé le PS à revoir sa copie.
"Si Monsieur Ben Ali était aussi infréquentable pourquoi avoir attendu trois jours pour l'exclure de l'Internationale socialiste ?". "Pourquoi M. Gbagbo est il toujours à l'Internationale socialiste ?", a-t-elle conclu.
Le message est désormais clair. La ministre des Affaires étrangères n’a pas l’intention de démissionner malgré les demandes appuyées de l’opposition. Du moins pour l'instant.