"Elle a vraiment dérapé". Les propos de Marie-Luce Penchard sur son "envie de ne servir qu'une population, la population guadeloupéenne" ne passent pas. Y compris en Guadeloupe, comme le montrent les propos de Victorin Lurel, président socialiste du Conseil régional, invité jeudi d’Europe 1.
Mais Victorin Lurel ne demande pas pour autant la démission de la ministre : "Je ne demande pas la démission de cette compatriote. Je ne m'associe pas à ça. Je demande par contre au président de la République et au Premier ministre de désavouer publiquement ses propos. (...) C'est un devoir moral. C'est une curieuse conception de la morale publique."
"Une mise en concurrence malsaine de nos territoires"
Même en campagne électorale, la déclaration clientéliste de Marie-Luce Penchard relève de « la mise en concurrence malsaine de nos territoires » pour le président socialiste de la région Guadeloupe. "Elle est coutumière de ces dérapages elle n'a pas rompu avec la culture politique du clientélisme, du familialisme, du népotisme", a-t-il ajouté.
Victorin Lurel attaque ensuite le bilan de la ministre à l’Outre-Mer : "Elle nous fait de grandes déclarations d'amour pour cacher la ténuité pour ne pas dire la nullité de son bilan au bout de 9 mois". Et le socialiste d’évoquer la baisse du pouvoir d’achat ou encore les cadeaux aux grandes multinationales comme le groupe pétrolier Total.
Le Parti socialiste a réclamé mercredi sa "démission immédiate" après la publication de ces propos, demande jugée "indigne" par l'UMP, à l'exception du député Patrick Balkany, pour qui Marie-Luce Penchard doit être "virée du gouvernement".
Les critiques d'une ancienne secrétaire d'Etat
L'ancienne secrétaire d'Etat réunionnaise Margie Sudre a jugé jeudi "inadmissibles" les déclarations de Marie-Luce Penchard : "La mettre à ce poste-là me paraissait franchement totalement inadéquat, elle le prouve aujourd'hui", a-t-elle déclaré. L'élue UMP a ajouté que Marie-Luce Penchard "prouve qu'elle n'est pas capable d'avoir le même traitement pour tout l'outre-mer, c'est inadmissible", puis s'est interrogée : "Quelle crédibilité va-t-elle avoir quand elle va venir ici à La Réunion?".