Marine Le Pen va occuper le terrain à Calais. La présidente du Front national se rend vendredi dans la ville portuaire du Pas-de-Calais "pour y évoquer la situation très grave que connaît la ville suite à l'afflux de centaines de migrants clandestins supplémentaires", précise le FN dans un communiqué. Elle tiendra une conférence de presse, avant d'aller à la rencontre
Cette visite intervient alors que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi le déploiement de 100 policiers et gendarmes supplémentaires, alors que des rixes ont eu lieu ces derniers jours entre migrants désireux de passer en Angleterre.
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L'exaspération. Ces mesures sont pourtant loin d'apaiser la colère des habitants. Dans les cafés comme dans les rues, c'est la même exaspération. La petite délinquance augmente - vols de portables et incivilités - et les squats envahissent certains quartiers. Une réflexion revient sans cesse : "le soir, on n'ose plus sortir de chez nous".
Nombreux sont les Calaisiens, quelle que soit leur sensibilité politique, qui redoutent un drame, un geste fou d'un habitant qui serait un jour confronté à l'un des migrants. "La ville est assiégée, la situation est vraiment désespérante. On ne s'en sort plus", déplore Alain, commerçant sur la place d'Armes, au micro d'Europe 1.
"Calais, ce n'est plus la France". "Il y en a partout, ils se battent entre eux au couteau", poursuit-il. "Il faut que M. Valls, M. Cazeneuve viennent sur place. Ils vont voir que Calais, ce n'est plus la France. Je ne suis pas raciste, mais dans trois mois, on est en Afrique !", conclut le commerçant.
Marine Le Pen ne trouvera sans doute pas meilleur endroit pour dénoncer la politique d'immigration de l'Europe. Et, au passage, tirer de la situation un bénéfice politique certain.
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