En quête de respectabilité, Marine Le Pen veut-elle vraiment débarrasser le Front National de ses militants néo-nazis ? La question se pose après l'apparition, jeudi sur internet, d'une nouvelle polémique concernant un de ses candidats aux dernières élections cantonales, analyse Thierry Guerrier, vendredi dans Le buzz politique.
Une photographie compromettante de Jean-Baptiste Cordier, candidat dans la région de Troyes, a été épinglée sur le net : on le voit, au milieu d'un groupe d'activistes, faire le salut hitlérien. C'est la seconde affaire de ce genre pour le FN en quelques jours, après celle qui a concerné Alexandre Gabriac, lui aussi jeune candidat du parti, et lui aussi pris en photographie sur fond de drapeau nazi.
Cette affaire tombe au plus mal pour la présidente du FN, qui s'est fixée pour objectif de "normaliser" l'image du parti. L'entourage de la présidente est formel : "Dans ce nouveau cas, comme dans le précédent, Marine sera intransigeante. Il y aura d'abord une enquête interne au FN... On ne va pas virer ce militant sur ses seules fréquentations. Mais s'il s'avère que ce Cordier joue les néo-nazis, on avisera".
La direction du parti affiche un grand volontarisme, et pour cause : la stratégie de Marine Le Pen semble porter ses fruits et lui vaut les honneurs du magazine américain Time, qui la classe parmi les 100 personnalités les plus influentes en 2011.