L’INFO. Le gouvernement, au pied du mur, a dû assumer mercredi un discours de vérité sur le dérapage des déficits. Bruxelles exige maintenant de Paris des mesures crédibles pour rentrer dans les clous. Des sanctions sont même envisageables. Pourtant, au sommet de l’Etat, le discours est simple et clair : "même pas peur ! Même pas mal".
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"Le président n’entend rien." Pas question de parler d’échec dans la réduction des déficits. "Nous ne sommes pas tétanisés mais en mouvement", assure ainsi un conseiller du président. Les mauvais chiffres annoncés mercredi par Michel Sapin n’ont même pas ouvert le moindre débat en interne. "Ça ne marche pas, le pays s’affaisse mais le président n’entend rien. On est dans le registre de la foi", regrette un ancien collaborateur déçu du président.
"La France est sûre d’obtenir gain de cause sur le rythme de réduction des déficits". Du côté de l’exécutif, les éléments de langage sont déjà prêts : on accélère et on amplifie avec une loi croissance et des réformes sur les seuils sociaux, le marché du travail, la concurrence et les professions règlementées, qui doivent apaiser Bruxelles. A Bercy, on explique que les remontrances européennes sont scénarisées en amont avec la France. "La France est sûre d’obtenir gain de cause sur le rythme de réduction des déficits", confie un ministre. La séquence est calée : Michel Sapin démine, Manuel Valls s’empare des annonces et des réformes lourdes et François Hollande fera de l’international. Mais la réalité est plus proche de la phrase de Cocteau : "puisque ces mystères nous dépassent feignons d’en être les organisateurs".