"Les militants du PS m'ont accordé leur confiance. C'est un immense honneur." Ce n'était qu'une formalité, elle est désormais actée : Harlem Désir a été élu jeudi nouveau premier secrétaire du Parti socialiste. Les militants lui ont accordé 71,9% des suffrages, contre 28,1% à Emmanuel Maurel, le représentant de l'aile gauche du PS. "Je félicite notre nouveau premier secrétaire", a d'ailleurs déclaré ce dernier, peu après les résultats. Le vote se tenait à quelques jours du congrès du PS à Toulouse, du 26 au 28 octobre, qui entérinera définitivement les résultats.
Seule ombre à la victoire sans surprise de l'ex-dirigeant de SOS racisme : le taux de participation. À 23h, soit après le dépouillement des voix de 70% du corps électoral et 65% des sections, on recensait une participation de 46,5%, signifiant que moins d'un militant socialiste sur deux avait décidé de se déplacer pour voter dans sa section. Un scrutin donc apparemment sans conviction forte. Les résultats finaux seront connus dans la journée de vendredi.
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Une "totale solidarité avec le gouvernement"
"Je veux rendre hommage à Emmanuel Maurel et saluer sa belle campagne, Emmanuel qui est à l'image de la génération d'avenir de notre parti", a salué Harlem Désir. "Je les appellerai lui et ses amis à prendre toute leur place au sein de la future direction", a-t-il poursuivi, en qualifiant son élection de "victoire collective: ce soir, c'est la victoire de l'unité des socialistes!".
Harlem Désir a par ailleurs promis une "totale solidarité avec le gouvernement" et a dénoncé "l'opposition caricaturale" de la droite. "Cessez de polémiquer, cessez de dériver", a-t-il lancé en direction de l'opposition. Côté parti, le fondateur de SOS-Racisme a promis une "modification du mode de désignation" du patron du PS, pour éviter de donner prise à tout "sentiment d'un verrouillage ou de combinaisons internes". Les promoteurs de la motion "Question de principes", avant-dernière du scrutin du 11 octobre (5,12%), ont d'ailleurs salué là des "avancées".
Emmanuel Maurel a, quant à lui, fait savoir qu'il entend surtout "peser" à l'avenir au sein du PS, pour faire valoir les vues de l'aile gauche. Opposé au pacte budgétaire européen, il fustige la "rigueur" découlant de l'objectif d'un déficit de 3% du PIB en 2013, demande l'application immédiate du non-cumul des mandats et prône la possibilité pour l'"Etat stratège" de recourir à des nationalisations d'entreprises en difficulté.