Fin du suspense. Initialement prévu mardi soir, le nom du candidat choisi par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault pour succéder à la patronne du PS a été dévoilé mercredi matin. Harlem Désir a été préféré à son concurrent Jean-Christophe Cambadélis. L'eurodéputé, grand favori, devrait donc remplacer, sauf coup de théâtre lors du vote des militants, Martine Aubry à la tête du Parti socialiste.
Mais Harlem Désir ne tiendra pas les rênes du parti seul. Il sera en effet appuyé par deux autres personnalités. Guillaume Bachelay, député de Seine-Maritime, fabiusien proche de la maire de Lille, deviendrait, à 38 ans, numéro 2. Le député de Seine-et-Marne, Olivier Faure, 44 ans, ancien conseiller politique de Jean-Marc Ayrault, proche de François Hollande, serait le troisième homme. Interrogé sur France Info mardi, Harlem Désir a d'ores et déjà assumé ce dispositif d'encadrement. "Un candidat de rassemblement, de synthèse même, je l'assume. C'est un beau mot".
Une réorganisation générale du PS
Cette nomination à venir de l'ancien fondateur de SOS racisme à la tête du PS s'inscrit dans une réorganisation de tout le parti. C'est pourquoi, les tractations se sont éternisées. Au-delà du poste de premier secrétaire, les discussions portaient aussi sur les équilibres entre les différentes sensibilités au sein dans les instances dirigeantes et les postes-clés.
En leur sein, justement, les proches de Benoît Hamon ont réclamé des postes en nombre. En contrepartie, s'ils obtiennent satisfaction, ils devraient rallier la motion majoritaire présentée mercredi par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault. Benoît Hamon ne rejoindrait donc pas la motion déposée par l'aile gauche du parti (Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann etc). La direction du PS s'affichait confiante mardi après-midi, assurant que "le rassemblement (autour de la motion majoritaire, ndlr) se poursuivait dans un bon climat".
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Vote des militants en octobre
Pour être officiellement nommé à la tête du parti, Harlem Désir doit encore se confronter au vote des militants les 11 et 18 octobre. Celui-ci ne devrait être qu'une formalité : il y a fort à parier que cinq mois après l'élection de François Hollande, les 175.000 adhérents du PS se prononceront pour la motion Aubry-Ayrault et son premier signataire. Le Congrès de Toulouse, tenue par Martine Aubry, le 26, 27, 28 octobre sera ensuite l'occasion de la passation de pouvoirs.