Pour porter sa voix, l'aile gauche du Parti socialiste a choisi… un inconnu du grand public. Christian Paul, député de la Nièvre et proche de Martine Aubry, a été désigné premier signataire de la motion qui sera déposée d'ici à la fin de la semaine face à celle du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. L'intéressé l'a confirmé mercredi à Europe 1.
Hamon désavoué. Le choix de Christian Paul est le résultat d'intenses tractations engagées depuis plusieurs jours au sein de l'aile gauche du PS pour arriver unie au congrès de Poitiers, qui se tiendra du 5 au 7 juin. Martine Aubry ayant décidé de passer son tour, c'est surtout le nom de Benoît Hamon qui circulait pour porter cette motion. Mais l'ancien ministre de l'Education nationale, qui avait pour atout sa force de frappe médiatique, n'est pas parvenu à convaincre les "frondeurs", qui lui en veulent toujours d'avoir soutenu l'installation de Manuel Valls à Matignon il y a un an.
Les courants qui composent l'aile gauche se sont finalement mis d'accord mardi soir sur le nom de Christian Paul. Sa motion est soutenue par le mouvement de Benoît Hamon, Un monde d'avance, le collectif des députés frondeurs, Vive la gauche, et le courant dirigé par l'eurodéputé Emmanuel Maurel, Maintenant la gauche.
Démarche collective. Les futurs signataires insistent toutefois sur la dimension collective de la démarche. "Ce n'est pas le choix d'un leader. On n'est pas dans une logique de personnification", explique à Europe 1 le député Laurent Baumel, l'une des figures des frondeurs. "Nous avons désigné quelqu'un parce que le fonctionnement du parti nous l'imposait". Selon les statuts du PS, le premier signataire d'une motion est de facto candidat au poste de premier secrétaire du parti. Les militants devront se prononcer sur les différents textes le 21 mai.
Le congrès, un test pour Hollande. La motion de l'aile gauche du PS sera confrontée à celle de Jean-Christophe Cambadélis (photo), qui cherche à rallier une grande partie des ténors socialistes autour d'un texte "de synthèse". Sauf catastrophe, le premier secrétaire devrait être reconduit à son poste au congrès, mais le nombre de suffrages en faveur de sa motion, soutenue par l'exécutif, aura valeur de test pour François Hollande, deux ans avant la fin de son quinquennat.
Quant à Martine Aubry, après avoir réclamé des inflexions dans la politique économique du gouvernement, elle semble avoir renoncé à défier en personne l'exécutif. Une attitude qui fait des déçus à la gauche du PS. "Il est toujours dommage que des personnes qui pensent la même chose ne nous rejoignent pas", déplore Laurent Baumel. "Mais je respecte son choix".
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