Bruno Le Maire a vivement critiqué le Premier ministre Manuel Valls, dimanche matin sur notre antenne, lors du Grand Rendez-Vous I-Télé/Le Monde/Europe 1. "Quand j’entends le Premier Ministre parler d’apartheid, c’est une insulte à la République. Les mots en politique, ça compte. L’apartheid c’est une réalité historique qui a fait du mal à des millions de Sud-Africains. Mais qualifier la situation en France d'apartheid, c'est insulte vis-à-vis des Français qui ont dépensé de l'argent, sans succès il est vrai, pour les quartiers", a pointé du doigt le député UMP de l'Eure. Manuel Valls avait déclaré mardi dernier qu'il "existe un apartheid territorial, social, ethnique, qui s'est imposé à notre pays".
>> LIRE AUSSI - Valls et l"apartheid", le mot qui fâche
"On n'a pas dépensé cet argent pour les communes rurales". Bruno Le Maire emboîte ainsi le pas au président de l'UMP Nicolas Sarkozy, qui s'était déclaré "consterné" par la formule de Manuel Valls. "Nous n'avons pas dépensé cet argent pour les communes rurales, où il y a aussi des zones abandonnées", a ajouté l'ancien candidat à la présidence de l'UMP. "L’apartheid, on ne peut pas employer ce mot. Oui, il y a eu un échec, mais cet échec n’est pas uniquement celui de la République", assure le député. "L'unité nationale, oui, mais l'alignement national, non. L'opposition a le droit de faire des propositions sur la sécurité des Français", a conclu Bruno Le Maire.
"Si des parents menacent des enseignants, il faut supprimer leurs allocations". L'ancien ministre a également alerté sur les dangers de la progression de l'islamisme radical, après les attentats à Paris. "J'aurais souhaité qu'on expulse des imams étrangers qui appellent à la violence dans notre pays, mais cette mesure n'a pas été prise", a-t-il regretté. Bruno Le Maire a également demandé de "sanctionner très lourdement les élèves, des gamins de 13-14 ans, qui font l'apologie de ces actes (les attentats à Paris, ndlr) et de l'antisémitisme". "Il faut rétablir l'autorité des enseignants. Quand des parents d'élèves menacent des enseignants, il faut suspendre puis supprimer les allocations familiales", a proposé le député de l'Eure.
Le Qatar doit lever les "ambiguïtés". Bruno Le Maire a également évoqué le rôle des États de la péninsule arabique, comme l'Arabie Saoudite et le Qatar, et notamment leurs relations avec des groupes extrémistes. "Il y a eu des attentats et l'islamisme radical nous menace. Il est temps qu'avec nos alliés, et notamment ceux de la péninsule arabique, on soit beaucoup plus clair. Et qu'on leur demande des éclaircissements et des explications sur leurs relations financières avec les Frères musulmans et des groupes plus radicaux. Le Qatar, notamment, est un important partenaire, mais il ne peut plus y avoir d'un côté des investissements économiques et des ambiguïtés politiques de l'autre côté", critique le député.
Une position contraire à Nicolas Sarkozy. Cette position de Bruno Le Maire entre pourtant en contradiction avec celle défendue par Nicolas Sarkozy, son ancien rival pour la présidence de l'UMP. L'ex-président de la République défend les relations avec les États de la péninsule arabique, et notamment le Qatar. "Je sais que ça divise. Mais j'ai proposé qu'une réunion entre les responsables de l'UMP puisse se tenir pour une discussion" à ce sujet, a révélé l'ancien ministre, qui a conclu sur ces mots : "ma liberté de parole ne se négocie pas".