Eric Woerth ne s’est jamais occupé de la carrière de sa femme. L'avocat de Florence Woerth, Antoine Beauquier, l’a répété ce mercredi alors que sa cliente a été entendue mercredi matin par les policiers de la brigade financière dans le cadre de l'affaire Bettencourt. "Ca fait 29 ans que Florence Woerth fait le métier qu'elle fait aujourd'hui et son mari ne s’est jamais mêlé de ses affaires professionnelles", a-t-il affirmé. "Pourquoi tout d’un coup faudrait-il qu’il s’en soit mêlé ?", s’est-il interrogé.
Conflit d’intérêts ?
Antoine Beauquier a également démenti tout conflit d'intérêts entre les fonctions de Florence Woerth dans la société Clymène, chargée de gérer les avoirs de Liliane Bettencourt, et celles de son mari, ministre du Budget de mai 2007 à mars 2010. Il a estimé que les époux avaient une "obligation de vigilance, ils n'ont pas de conflit d'intérêts".
"C’est sa compétence qui a justifié cette embauche" :
Dans l'un des enregistrements clandestins publiés le 16 juin par Mediapart, on entend Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et patron de la société Clymène, déclarer à l’héritière de L’Oréal, à propos de l'embauche de Florence Woerth : "J'avoue que quand je l'ai fait, son mari était ministre. Il m'a demandé de le faire. Je l'ai fait pour lui faire plaisir".
Les propos de Maistre contestés
Quant aux affirmations de Patrice de Maistre, lors de sa garde à vue la semaine passée, et selon lesquelles le ministre lui a "demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière", début 2007, Antoine Beauquier les a aussi réfutées. "Ce n'est pas Patrice de Maistre qui, acceptant de rendre un service, aurait sollicité Florence Woerth, c'est elle qui a réclamé de présenter les services de la Compagnie 1818 (où elle travaillait à l'époque, ndlr) à la société Clymène et il a accepté", en "mars ou en avril 2007", a expliqué l’avocat.
Lorsqu'elle est revenue vers lui en juin pour savoir s'il était intéressé par les services de la Compagnie 1818, Patrice de Maistre lui a dit, selon Me Beauquier, "qu'il avait un poste à pourvoir et qu'il voulait la rencontrer". Elle a ensuite signé son contrat de travail chez Clymène le 13 septembre 2007 pour un "poste en parfaite cohérence avec tout son cursus professionnel", a estimé Antoine Beauquier.
Florence Woerth a été entendue mercredi matin comme témoin dans les locaux de la brigade financière, rue du Château des Rentiers, à Paris dans le cadre de l'affaire Woerth-Bettencourt et à propos de l'enquête préliminaire sur les écoutes pirates ouverte par le parquet de Nanterre, le 7 juillet. Florence Woerth a démissionné de son poste au mois de juin dernier. Son mari, Eric Woerth, au coeur de la tempête de l'affaire Bettencourt, doit à son tour être entendu prochainement par les enquêteurs, le Conseil des ministres ayant donné son accord mercredi.
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