L'INFO. "C'est mieux que cela ait été tranché par Sarkozy, car on était partis pour se foutre sur la gueule". Ce proche de Renaud Muselier, ex-candidat à la candidature en Provence-Alpes-Côte d'Azur pour les régionales, comprend la célérité du président de l'UMP. Ce dernier a annoncé mardi soir que ce serait Christian Estrosi qui porterait les couleurs de la droite en décembre prochain, alors même que la commission d'investitures ne se réunira que jeudi matin. Europe 1 vous raconte les coulisses de ce choix très politique.
Le sondage qui fait la différence. Eric Ciotti assure, lui, de son côté n'avoir jamais fait formellement acte de candidature. "À partir du moment où Estrosi voulait y aller, il était naturel que je m'efface", explique le député des Alpes-Maritimes. Mardi, Christian Estrosi a donc été reçu par Nicolas Sarkozy, en présence de Brice Hortefeux, son conseiller politique, et Laurent Wauquiez, numéro 3 de l'UMP.
Ironie mordante : le maire de Nice se serait décidé à se lancer pour ne pas laisser le champ libre à son meilleur ennemi local. Donc quand il entre dans le bureau de Nicolas Sarkozy, c'est avec la ferme intention de le convaincre qu'il est le meilleur atout de la droite en Paca.
Et quoi de mieux, pour convaincre Nicolas Sarkozy, qu'un discret sondage interne ? Ce sondage, Europe 1 se l'est procuré :
Estrosi, le meilleur candidat contre le FN. Si les scores au second tour des trois candidats putatifs sont proches, un autre critère a retenu l'attention de l'ancien président : la notoriété. Christian Estrosi est, assez largement, le plus connu des trois (86% contre 71% pour Muselier et 63% pour Ciotti). Un atout de poids vu le pedigree de celle qui se dressera sur sa route dans la bataille régionale. "Il a peut-être le meilleur profil pour attirer l'électorat droitier qui pourrait être tenté par Marion Maréchal - Le Pen" reconnaît, beau joueur, Renaud Muselier. Christian Estrosi ne manquera d'ailleurs pas, non plus, de rappeler qu'il a fait baisser le score du FN dans sa ville de Nice entre le premier et le second tour des départementales.
"L'important, c'est qu'on soit devant Le Pen". Une fois passé le cap des négociations viendra le tour de la campagne. Et Christian Estrosi n'a pas l'intention de perdre de temps. Mercredi, il réunit donc déjà ses collaborateurs pour lancer la machine. La question du cumul de ses mandats, elle, viendra plus tard. Laisser la mairie de Nice à son épouse ? Lâcher son siège de député ? Rien n'est tranché. "L'important, c'est qu'on soit devant Le Pen. Et s'éviter une guerre d'égos est déjà un bon début", se félicite Renaud Muselier, décidément très fair-play. Un "fair-play" qui pourrait s'expliquer par la promesse de devenir le premier vice-président de la région en cas de victoire ? Une hypothèse que l'eurodéputé confirme à Europe 1 dans un éclat de rires.
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