Roms : la France "stigmatisée" à Bruxelles

© EUROPE 1
  • Copié
, modifié à
L’eurodéputé Corinne Lepage a vivement dénoncé la politique d’expulsion du gouvernement.

"Il y a des mots qui m’ont choqué", a confié Corinne Lepage, mercredi matin sur Europe 1, en réaction aux propos de la commissaire européenne Viviane Reding, qui a comparé la politique française vis-à-vis des Roms avec la Deuxième Guerre mondiale. "Il faut quand même qu’on se rende compte que notre pays est aujourd’hui complètement stigmatisé à Bruxelles", a déploré l’eurodéputée.

 

L'ex-ministre de l'Environnement a vivement dénoncé la politique du gouvernement français vis-à-vis des Roms, rappelant au passage que "nous, les Français, ont aime bien donner des leçons à tout le monde et là, franchement, on n’est pas dans les clous".

 

"Une stigmatisation" qui n’existe pas ailleurs

 

"Apparemment il y a eu des mensonges (sur une circulaire visant explicitement les Roms) et ça c’est quelque chose qui ne passe pas", a poursuivi la présidente de Cap21, avant de poursuivre : "deuxièmement il y a une stigmatisation qui n’existe pas dans les autres pays, avec en plus un amalgame entre expulser des gens qui sont en situation illicite parce qu’ils occupent un terrain et expulser les gens de France".

 

Corinne Lepage espère donc "que la France rentre dans les clous et respecte le droit communautaire. Si des gens sont dans des situations illicites, cette situation doit cesser, quelle que soit leur origine. On ne stigmatise pas une catégorie de gens, c’est quelque chose d’absolument intolérable"

 

"Je suis extrêmement mal à l’aise parce que j’aime mon pays, j’aime qu’il soit bien vu et reconnu par les autres", a confié l’eurodéputée :

Les droits de la presse menacés

 

Evoquant les derniers rebondissements de l’affaire Woerth, et notamment les accusations d’espionnage d’un journaliste du Monde, Corinne Lepage s’est montré accusatrice : "Dans un pays où il n’y a pas de respect des sources des journalistes, où il n’y a pas la liberté d’information et où, par-dessus le marché, la justice ne peut pas fonctionner, ce n’est plus une démocratie".

"Ce qui m’a choqué, a-t-elle ajouté, c’est que le gouvernement cherche a trouver quelle était la source du Monde, qu’il ne protège pas la source des journalistes, (…) en plus sans passer par les autorités qui sont chargées de ce contrôle là, il est évident qu’on n’est pas dans les clous".