Le ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon a annoncé jeudi qu'il comptait faire inscrire dans une loi le droit préférentiel de reprise d'une entreprise par ses salariés, lors de la visite d'une scope, le Groupe Chèque Déjeuner. Le ministre y voit un moyen de "lutter contre 200.000 suppressions d'emplois par an, liées à des fermetures d'entreprises qui s'éteignent fautes de repreneurs".
Certaines de ces entreprises sont saines mais n'intéressent pas les investisseurs financiers car elles ne sont pas assez rentables. Mais elles pourraient être reprises par les salariés. Ses services ont cité des TPE de 15 à 20 salariés, comme des imprimeries, dont le bénéfice représente 3 à 4% du chiffre d'affaires. "Le statut coopératif pourrait être un instrument supplémentaire pour favoriser ces reprises", a-t-il dit.
Il a indiqué qu'un article pourrait figurer dans le projet de loi sur les licenciements abusifs, le projet de loi de finances ou la loi sur l'économie sociale et solidaire. Plus généralement, le ministre a vanté les mérites d'"une autre économie", regrettant que le modèle capitaliste serve encore de référence, en visitant jeudi le siège de Groupe Chèque Déjeuner, une coopérative fondée en 1964 et qui compte plus de 2.000 salariés.