Manuel Valls dans le JDD, Jean-Jacques Urvoas dans Le Monde et Vincent Peillon dans Le Parisien. On les avait peu entendu jusqu'à présent : mais, dimanche, cinq jours avant leur rentrée officielle et les Universités d'été de La Rochelle, les leaders du PS lancent l'offensive médiatique contre la politique "sécuritaire" du gouvernement.
Une "thèse nauséabonde"
"Le chef de l'Etat a ouvert une boîte de Pandore : il divise, oppose les Français entre eux, oppose les Français aux étrangers", estime tout d'abord le député-maire PS d'Evry, Manuel Valls.
"Nicolas Sarkozy prend le risque de replacer le FN au coeur de la vie politique, à deux ans de la présidentielle, sans connaître les conséquences de cette manipulation électorale. En 2007, cela lui avait réussi. Mais aujourd'hui rien ne dit qu'il ne favorise pas un nouveau 21 avril à l'envers", insiste l'élu dans les colonnes du Journal du Dimanche.
Concernant la proposition présidentielle de déchoir de leur nationalité certains délinquants, Manuel Valls parle de "thèse nauséabonde qui lie immigration et délinquance" et risque de "fragiliser la société française".
La "honte" de la France
Déplorant une politique gouvernementale "honteuse", il estime encore que "Nicolas Sarkozy a échoué sur la sécurité, a échoué sur l'économie et veut sortir de la tourmente de l'affaire Woerth-Bettencourt".
Le mot "honte" est également utilisé par l'eurodéputé PS Vincent Peillon, dans une interview donnée au Parisien. "J'ai honte pour mon pays. La responsabilité des hommes politiques, ce n'est pas de s'attaquer aux plus faibles", déclare l'élu, qui rappelle que "les premières lois de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur" visaient "les mendiants, prostituées, les jeunes en bas des cages d'escalier".
"Depuis, il a fait plus de trente lois sécuritaires : quel aveu d'échec !", poursuit l'ancien lieutenant de Ségolène Royal.
L'échec d'une politique
Même constat chez Jean-Jacques Urvoas, le monsieur Sécurité du PS. Selon lui, Brice Hortefeux est dans le "déni de réalité quand il évoque les résultats particulièrement positifs que sa politique entraînerait". "Les atteintes volontaires à l'intégrité physique (...) ont fait un bond de 18% en trois ans", assène-t-il avant d'accuser le ministre de l'Intérieur de "manipuler" les effectifs des policiers et gendarmes qui, selon lui, diminuent.
Quelles propositions à gauche ?
Face à ces choix de la droite, le PS prône un politique sécuritaire qui s'attaque "aux causes tout en assumant une politique répressive", explique Manuel Valls.
L'élu d'Evry propose notamment une révision de "toute la chaîne prévention-sécurité-justice", des "choix budgétaires à la hauteur des besoins" et une "police des quartiers" au contact de la population.