"Le succès rassemble, l'échec divise". C'est ainsi que Brice Hortefeux, eurodéputé Les Républicains et conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes analyse la crise qui secoue actuellement LR. Invité d'Europe 1 samedi il a appelé sa famille politique, à laquelle il se dit "fier d'appartenir", à "un effort d'humilité, de cohésion et de réflexion" pour se remettre de l'échec de 2017. Selon lui, c'est la seule manière pour le parti de retrouver "le chemin du succès" et de ne pas rester impuissant face au duel Macron Le Pen.
"Je suis fier d'appartenir à cette famille politique"
"Nous avons subi un profond échec en 2017 et il y a évidemment des divisions", a reconnu l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux au micro de Wendy Bouchard samedi. Il juge cependant que cette difficulté peut s'appréhender de deux façons. "Face à l'échec il y a ceux qui serrent les dents, retroussent leurs manches et décident envers et contre tout de rester fidèles et ceux qui décident de prendre des chemins de traverse, peut-être pour aller plus vite ailleurs", tacle l'eurodéputé.
"J'appartiens à la première catégorie", affirme-t-il. "Je suis fier d'appartenir à cette famille politique qui, dans sa filiation, dans son esprit, a compté dans son rang le général De Gaulle, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy", a appuyé Brice Hortefeux. "Nous sommes une famille qui a une grande histoire et j'espère qu'elle va retrouver le chemin du succès." Selon lui, "il faut qu'elle fasse un effort d'humilité, de cohésion et de réflexion" afin d'y parvenir. L'eurodéputé estime que "Christian Jacob s'attèle à ça, avec beaucoup de bonne volonté et, je l'espère, bientôt du succès".
Un espace pour la droite
Brice Hortefeux s'est dit "convaincu qu'il y a un espace pour des valeurs de droite, républicaines, attentives à la liberté d'entreprendre, soucieuse de la dette et du déficit". Il refuse, par conséquent, "la volonté d'Emmanuel Macron de réduire le débat public à un simple face-à-face entre le RN et lui", dont il considère la candidature d'Eric Dupond-Moretti comme une nouvelle preuve. "Ce sont les nouveaux frères siamois de la vie politique française et je trouve ça particulièrement malsain", tacle-t-il.
Il s'oppose ainsi à Emmanuel Macron mais aussi à Marine Le Pen. "Je puise mon engagement dans le gaullisme, le RN les puise dans l'antigaullisme. Le Front national a vécu son engagement comme violemment anti européen, moi je crois beaucoup à la construction européenne", explique-t-il. Et s'il peut y avoir des convergences sur certains constats communs, comme le "problème migratoire", il estime que cela "ne veut pas dire que je propose les mêmes solutions".