Des ministres qui paieraient leurs loyers ? L'idée semble faire son chemin au sein même de la classe politique. Dimanche, c'est Martin Hirsch, ancien haut-commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives, qui a relancé le débat. "Il serait logique de mettre fin aux logements de fonction", a t-il expliqué dans un entretien au Parisien. "Tout le monde s'en porterait bien".
L'ex-membre du gouvernement Fillon joint ainsi sa voix à celle du député socialiste René Dosière, qui veut supprimer les logements de fonction des ministres, sauf pour les quatre postes de Premier ministre, Affaires étrangères, Intérieur et Défense.
"Un avantage d'un autre âge"
Une option partagée par la députée UMP villepiniste Marie-Anne Montchamp, pour qui il faut veiller "à une stricte séparation entre ce qui relève de la fonction et ce qui relève d’un avantage personnel datant d’un autre âge". Pour clore le débat une bonne fois pour toutes, elle demande à séparer affaires publiques et privées. "Seule les ministères régaliens devraient garder leurs logements de fonction. Les indemnités de fonction permettent d’avoir un pied à terre quand on habite la province" estime l'élue.
"Il faut faire du cas par cas. Distinguer le cas du ministre qui est élu loin de Paris de celui qui abuse des logements de fonction pour accueillir sa famille, par exemple", indique le député PS du Doubs Pierre Moscovici.
Les "affaires" Estrosi puis Amara
Deux affaires de logements de ministres ont récemment défrayé la chronique. Le Canard Enchaîné a révélé cette semaine qu'un frère de Fadela Amara, la secrétaire d'Etat chargée de la Ville, vivait dans l'appartement de fonction qui lui avait été attribué à son entrée au gouvernement.
Quelques jours auparavant, c'est Christian Estrosi et ses deux logements de fonction, au ministère de l'Industrie, à Bercy, et dans le VIIe arrondissement (photo) qui avait été au centre d'une tourmente médiatique du même ordre.
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