Militants et élus UMP sont rassemblés ce week-end à Marseille à l’occasion de l’université d’été du parti, baptisé Campus UMP 2011. Comme leurs homologues socialistes, l’objectif était d'afficher une majorité présidentielle unie et d’esquisser les grandes lignes de son programme pour l’élection présidentielle en 2012. Un objectif est à moitié rempli, l’appel à l’union et la rigueur ambiante limitant les débats.
Un projet zéro déficit mais la rigueur irrite
Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, chargé d'élaborer le projet présidentiel de l'UMP pour 2012, a présenté son rapport d'étape en proposant "un nouveau modèle de croissance". "Le Parti socialiste propose un projet de 45 milliards d'euros" qui "double la charge de la dette", a-t-il déclaré, avant d’ajouter : "nous, nous vous proposons un projet qui ne coûtera pas un centime d'euro".
L’UMP a annoncé vouloir refonder la politique d'éducation et donner "la priorité au traitement des jeunes récidivistes". Mais, au-delà de ces annonces très générales, c’est l’actuel vent de rigueur qui irrite les élus UMP. La taxation des plus-values sur la revente de résidences secondaires, la diminution des indemnités chômage des cadres et l’imposition des allocations familiales divisent les élus. L'augmentation de la TVA sur les parcs d'attractions a ainsi déjà du être abandonnée en cours de route.
Une consigne : "Sarkozy président"
Très attendu à Marseille, le Premier ministre François Fillon est arrivé samedi soir accompagné par Jean-François Copé. Les deux hommes sont arrivés dans la même voiture, suivis de plusieurs ministres dont François Baroin, Valérie Pécresse et Bruno Le Maire.
Les militants les ont accueillis en scandant "Sarkozy", "Sarko" et "Sarkozy président". Puis ont émergé quelques "Fillon" auxquels ont répondu des "Copé" et des "Copé président". Consigne avait pourtant été donnée aux jeunes UMP de ne pas jouer la rivalité Fillon-Copé et de se limiter à citer le chef de l'Etat, selon une source UMP.
Devedjian regrette un manque de liberté intellectuelle
Ces appels à ne pas afficher la moindre division ne sont pas du goût du député UMP Patrick Devedjian, qui a regretté qu’un tel impératif prenne le dessus sur le débat d’idées.
Le Campus de l'UMP, "c'est l'université d'été ou la caserne?", s’est interrogé le président du Conseil général des Hauts-de-Seine, avant de confier : "je m'attendais à trouver ici davantage un lieu de liberté intellectuelle et d'échanges, fût-ce dans la diversité, que d'entendre des adjudants". Et Patrick Devedjian de citer Maurice Barrès: "Il vaut mieux le chien qui mordille que le mouton qui suit".