Le week-end n’a pas calmé les ardeurs au Parti socialiste. Lundi, plusieurs figures du PS s’en sont à nouveau pris à Eric Woerth pour son implication dans l’affaire Bettencourt. Avec un leitmotiv : leurs questions sont légitimes et ne relèvent pas de la cabale, contrairement à ce qu’ont affirmé leurs adversaires politiques au cours du week-end. "Nous exigeons la vérité", a ainsi lancé Jean-Marc Ayrault sur Europe 1. "Eric Woerth n’a pas donné la vérité. A chaque fois qu’il s’explique, il créé une confusion supplémentaire."
"Au sommet chez les élites politiques, il y a une forme de relâchement, d'imprudence, et c'est ce qui fait que les questions posées à M. Woerth ne relèvent pas de l'inquisition", a jugé de son côté François Hollande sur I-Télé. "Ce que doit dire M. Woerth, ce n'est pas ce qui est faux, la question est de dire ce qui est vrai."
"Le gouvernement doit s’en aller"
D’autres, comme Pierre Assouline, estime que c’est tout le système UMP qui est répréhensible. "Cette affaire, c’est l’affaire de l’Etat-UMP. Quand on considère normal que l’on puisse être trésorier de l’UMP et ministre du Budget (comme Eric Woerth à l’époque, ndlr)… C’est bien entendu légal. Mais moralement, éthiquement, ce n’est pas normal", a lancé le porte-parole du PS. "Ou que l’on puisse organiser, à l’hôtel Bristol, alors qu’on est en fonction au ministère du Budget, une rencontre des plus grandes fortunes et des donateurs de l’UMP et de la campagne électorale de M. Sarkozy…"
Jean-Christophe Cambadélis va plus loin. "C'est l'ensemble du gouvernement qui est discrédité et je crois qu'il devrait s'en aller", a carrément déclaré le député de Paris. "Parce que ce gouvernement est discrédité par les résultats électoraux lors des élections régionales, par la politique économique qui conduit à une impasse et des difficultés qu'on connaît et puis par la multiplication des affaires. Il n'y a pas un jour sans qu'il y ait des affaires qui touchent un membre de ce gouvernement."
Le Parti socialiste en semble donc pas prêt à laisser souffler le ministre du Budget. La séance de question au gouvernement, mardi, devrait encore très largement être consacrée à l'affaire. Et donc se dérouler dans un climat houleux.