"Il vient ici, à Grand Bourgtheroulde ?" Les habitants de ce village de 3.800 habitants dans l'Eure sont encore surpris par la nouvelle. Mardi, c'est ici, au cœur de la Normandie, qu'Emmanuel Macron a choisi de débuter son tour de France à la rencontre des maires, décidé pour renouer un lien fortement distendu avec les Français et les territoires.
Des élus pour relayer les doléances des habitants. Passé l'étonnement, c'est une petite déception qui gagne les administrés, puisqu'ils ne pourront pas directement s'adresser au président. "Ce qui est dommage, c'est qu'on peut pas le voir. Moi, j'aurais bien voulu lui parler en tant que citoyen", déplore l'un d'eux. Seuls des élus du département et de la région sont conviés à cette rencontre, qui visent à faire remonter les doléances de la population, surtout recueillies depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". "Il y a énormément de pages puisque les gens viennent et peuvent inscrire leurs doléances en mairie", confirme Vincent Martin, le maire de Grand Bourgtheroulde, au micro d'Europe 1.
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"Une manière de gagner du temps". Or, face au président, c'est bel et bien la colère de la rue qui voudrait pouvoir s'exprimer. "C'est une manière de gagner du temps", critique Bénédicte, la bouchère. Agacée, elle met en garde le chef de l'Etat : "Il va quand même falloir qu'il change sa politique. Je pense qu'il est en train de mettre le feu aux poudres." De son côté, Franck, un gilet jaune sur le tableau de bord de sa voiture, est loin d'être convaincu par ce débat. "Est-ce que ce qu'il va dire va être concret ? Est-ce qu'il va le faire directement, ou est-ce que c'est juste des paroles en l'air ?", questionne cet habitant.
Franck et ses camarades "gilets jaunes" réfléchissent déjà à un comité d'accueil pour le président mardi prochain.